Les accusations portent sur Kamil Bennis, fils d’un ancien PDG d’un laboratoire pharmaceutique, M’hammed Alj, fils du président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), et Saad Slaoui, également issu d’une famille d’hommes d’affaires. Cette situation met en lumière les inégalités de pouvoir et les abus qui peuvent exister au sein des cercles privilégiés.
Les Faits
Les événements se sont déroulés lors d’une soirée organisée le 2 novembre 2024 dans une villa luxueuse de Casablanca. La victime présumée, Sixtine F., une jeune juriste française et compagne de Mohamed Amine Naguib, un cadre de la CGEM, a déposé plainte le 7 novembre au 3ème District de police judiciaire de Paris. Dans sa déclaration, elle accuse les trois hommes d’avoir abusé d’elle après une nuit où son comportement aurait été altéré par des substances inconnues.
Selon ses dires, elle aurait été très tactile avec Kamil Bennis au début de la soirée, mais son comportement aurait rapidement changé vers 6h du matin, moment où elle allègue avoir été violée. Elle a également mentionné avoir laissé son verre sans surveillance à plusieurs reprises, ce qui l’a amenée à suspecter une possible consommation de GHB, surnommé la “drogue du violeur”.

Les Accusations et la Réaction des Suspects
Les trois suspects ont été placés en détention provisoire le 23 novembre 2024 à la prison de Oukacha à Casablanca. Ils sont accusés de viol, séquestration et usage de stupéfiants. Kamil Bennis a affirmé que tout rapport avec la plaignante était consenti, tandis que M’hammed Alj et Saad Slaoui ont nié toute implication dans l’incident.
La présumée victime a exprimé sa frustration quant à l’absence d’un test pour détecter la présence de GHB dans son organisme avant son retour en France. Elle a également révélé avoir été testée positive à la cocaïne, bien qu’elle n’en ait pas consommé volontairement.
Implications Sociales et Juridiques
Cette affaire soulève des questions cruciales sur le traitement des victimes d’agressions sexuelles au Maroc et sur l’influence des familles riches dans le système judiciaire. Les avocats des suspects ont déjà commencé à faire pression pour discréditer la plaignante en remettant en question sa crédibilité.
Les conséquences sociales pourraient être significatives. Cette affaire met en lumière non seulement les abus potentiels au sein des élites marocaines mais aussi l’importance croissante du mouvement #MeToo dans le pays. Les réactions publiques vont des appels à la justice pour la victime aux critiques sur le traitement réservé aux fils de puissants.
L’affaire Bennis-Alj-Slaoui est un triste rappel que derrière les façades brillantes des familles influentes se cachent parfois des réalités sombres. Alors que l’enquête se poursuit et que les médias suivent de près cette affaire, il est essentiel que justice soit rendue pour toutes les victimes d’agressions sexuelles, peu importe leur statut social ou celui des accusés. Cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont le Maroc aborde les questions de violence sexuelle et d’impunité parmi les élites.