En Italie, un acte de vandalisme a suscité l’indignation générale après la dégradation d’une fresque dédiée à Paola Egonu, la célèbre volleyeuse italienne . Cette œuvre, réalisée par l’artiste de rue Laika, se trouvait à proximité du siège du Comité olympique italien (CONI) à Rome . Elle rendait hommage à Egonu, qui a conduit l’Italie à sa première médaille d’or olympique en volley-ball féminin lors des Jeux olympiques de Paris, un exploit marquant pour le pays .
Egonu, née en Italie de parents nigérians, a été désignée meilleure joueuse du tournoi olympique après avoir mené l’Italie à la victoire contre les États-Unis, champions en titre . Le triomphe de l’équipe italienne, couronné par une seule défaite en set tout au long du tournoi, a été un moment de fierté nationale . Cependant, malgré ses accomplissements, Egonu a longtemps été la cible de propos racistes en Italie, certains mettant même en doute sa citoyenneté italienne . La fresque, intitulée « Italianness », représentait Egonu, coiffée de sa queue-de-cheval emblématique et vêtue de l’uniforme bleu des Azzurri, frappant un ballon sur lequel étaient inscrits les mots « Stop au racisme, à la haine, à la xénophobie » . Cette œuvre se voulait un message puissant contre les discriminations dont Egonu a été victime tout au long de sa carrière .
Mais à peine un jour après la mise en lumière de cette fresque, elle a été vandalisée . La peau d’Egonu, initialement représentée dans sa couleur naturelle, a été repeinte en rose, et les messages antiracistes inscrits sur le ballon ont été défigurés . Cet acte a immédiatement été condamné par le maire de Rome, Roberto Gualtieri, qui a qualifié ce vandalisme d’« insulte ignoble et honteuse » envers Egonu et l’artiste Laika . Il a exprimé sa tristesse face à la persistance du racisme en 2024, déclarant que cet acte reflète l’ignorance de ceux qui cherchent à faire reculer la société . Malgré la dégradation de l’œuvre, un passant a tenté, en vain, de restaurer la fresque en utilisant un marqueur sombre . Ce geste symbolique témoigne du soutien populaire à Egonu et du rejet des idéologies racistes .
Egonu, en 2022, avait déjà exprimé son exaspération face aux attaques racistes, menaçant de quitter l’équipe nationale . Des insultes en ligne remettaient en cause son identité italienne, un exemple des préjugés raciaux encore profondément ancrés dans une partie de la société italienne . Laika, dans un message publié sur les réseaux sociaux, a réaffirmé son engagement contre la xénophobie et le racisme, soulignant l’importance du sport comme moyen de lutter contre ces fléaux sociaux . Elle a insisté sur le fait qu’il n’y avait pas de place en Italie pour la haine et l’intolérance .
L’acte de vandalisme a rapidement fait la une des journaux italiens, avec des images avant et après la dégradation de la fresque . Les commentaires dénonçaient la remise en question de l’« italianité » de Paola Egonu, une athlète qui a apporté une gloire inédite à l’Italie . Ce triste événement reflète les défis persistants auxquels sont confrontés les Italiens noirs et met en lumière la nécessité de continuer à combattre le racisme sous toutes ses formes .