La Tanzanie entre dans la cour des grands producteurs d’uranium
Le projet d’uranium de Mkuju River (MRP), exploité par Mantra Tanzania Ltd, filiale d’Uranium One appartenant à Rosatom, a été officiellement inauguré dans la région de Ruvuma. Cette mine, la première d’uranium à grande échelle en Tanzanie, place le pays au troisième rang africain derrière le Niger et la Namibie. Avec des réserves estimées à 139 millions de tonnes et une durée de vie prévue de 22 ans, la Tanzanie ambitionne de devenir un leader mondial du secteur. La production devrait atteindre 3 000 tonnes d’uranium par an d’ici 2029.
Un moteur économique pour le pays et la région
Le projet, d’un coût initial de 400 millions de dollars (environ 234 milliards FCFA), devrait créer plus de 1 500 emplois directs et plusieurs milliers d’emplois indirects. Sur toute la durée du projet, le gouvernement tanzanien prévoit de collecter plus de 1,4 milliard de dollars en taxes, redevances et impôts. La participation de l’État à hauteur de 20 % lui assurera un revenu annuel estimé à 40 millions de dollars (23 milliards FCFA) en dividendes. Au-delà de l’aspect financier, des investissements dans les infrastructures locales routes, écoles, centres de santé sont déjà programmés via un protocole d’accord avec les autorités régionales.
Un engagement environnemental et sécuritaire renforcé
Conscient des risques liés à l’exploitation d’uranium, surtout à proximité du Parc National de Mwalimu Nyerere, le gouvernement tanzanien assure que le projet respecte les standards internationaux en matière de radioprotection et de gestion environnementale. Sous la supervision du Conseil National de Gestion de l’Environnement et de la Commission de l’Énergie Atomique, des mesures rigoureuses sont appliquées : surveillance radiologique continue, confinement multicouche des déchets, gestion des eaux usées, et contrôle de la poussière. Le cadre réglementaire national est en cours d’adaptation pour répondre aux spécificités de cette filière stratégique.
Un projet stratégique sur la scène mondiale
L’initiative s’inscrit dans un contexte de reprise des prix mondiaux de l’uranium, portée par un regain d’intérêt pour l’énergie nucléaire comme solution bas carbone. Elle renforce aussi la coopération internationale, notamment avec la Russie via Rosatom, et place la Tanzanie comme un acteur clé dans les chaînes d’approvisionnement mondiales du combustible nucléaire. Cette dynamique favorise l’intégration de la Tanzanie dans les marchés énergétiques régionaux et internationaux.