L’Éthiopie confirme une fois de plus son rôle de berceau de l’humanité avec une avancée scientifique majeure. Sur le site de Ledi-Geraru, dans la région d’Afar, des chercheurs ont mis au jour 13 dents fossilisées. Dix appartiennent à une nouvelle espèce d’Australopithèque, encore inconnue, et trois à un Homo primitif, dont une prémolaire vieille de 2,78 millions d’années, repoussant ainsi l’apparition de notre genre dans la région.
L’analyse de l’émail et de la morphologie dentaire montre des différences importantes avec les espèces connues, comme Australopithecus afarensis ou A. garhi. La datation a été rendue possible grâce à l’étude des dépôts volcaniques entourant les fossiles, permettant de fixer précisément leur âge. Cette découverte remet en question la vision linéaire de l’évolution humaine. Elle confirme que plusieurs lignées d’hominidés coexistaient et se chevauchaient dans le temps et l’espace. L’étude des fossiles animaux associés suggère un paysage de rivières, de marais et de prairies, très différent de l’Éthiopie aride d’aujourd’hui.
Le directeur de l’Autorité éthiopienne du patrimoine, Abebaw Ayalew, souligne l’importance de cette découverte pour le pays et le monde, consolidant l’Éthiopie comme un pôle central de la recherche paléoanthropologique. La mise au jour de cette nouvelle espèce d’Australopithèque aux côtés des premiers Homo réaffirme la complexité de l’évolution humaine. Elle invite à envisager notre passé non pas comme une succession linéaire d’espèces, mais comme un arbre aux multiples branches, riche et dynamique. L’Afrique de l’Est reste un terrain prometteur pour de futures découvertes susceptibles de continuer à réécrire notre histoire.