Lors de cette élection dont l’issue était prévisible, Paul Kagame a été réélu avec 99,18% face à deux adversaires : Philippe Mpayimana, candidat indépendant, et Frank Habineza, représentant du Parti Démocrate Vert, seul parti d’opposition autorisé. Ces derniers ont respectivement recueilli 0,5% et 0,32% des voix. Ce triomphe renforce encore davantage le Front Patriotique Rwandais (FPR), au pouvoir depuis la fin du génocide.
Le parti de Kagame est sorti vainqueur des élections législatives, confirmant ainsi le sacre du président sortant par un autre plébiscite. En effet, les élections législatives, qui se sont déroulées en même temps que la présidentielle, ont donné la victoire au FPR avec 68,83% des voix. Au-delà des résultats obtenus par ses alliés, l’Assemblée nationale rwandaise sera majoritairement contrôlée par la personnalité influente de Kigali.
Il faut dire que le président rwandais, qui pourra rester au pouvoir jusqu’en 2034 suite à la réforme constitutionnelle de 2015, jouit d’une certaine popularité en interne. Cette popularité est notamment due aux performances économiques du Rwanda et à une politique infrastructurelle qui fait pâlir certains. À titre d’illustration, entre 2012 et 2022, le taux de croissance annuel moyen du Rwanda a fluctué autour de 7,2%. En outre, Kigali se classe régulièrement parmi les villes les plus propres d’Afrique.
Cependant, les ONG de défense des droits de l’homme sont très critiques envers le régime de Kagame en raison de sa répression des voix dissidentes et de son autoritarisme. Bien sûr, il est soupçonné de perturber la République démocratique du Congo voisine et que les forces rwandaises seraient engagées dans des combats aux côtés des rebelles du M23 dans le Nord-Kivu, selon des rapports de l’ONU, ce que Kigali a officiellement nié. Cependant, Paul Kagame demeure un héros national avec son parti.
Sources : https://www.lepoint.fr/