Depuis sa signature en décembre 2013, l’accord permettait aux diplomates algériens et français de circuler librement sans visa pour de courts séjours. Considéré comme un symbole de coopération, il a été progressivement suspendu : l’Algérie a d’abord cessé de l’appliquer en mai 2025, suivie par la France cinq jours plus tard. La suspension française, officiellement publiée le 19 août 2025, fait suite à des mesures algériennes jugées restrictives envers les diplomates français et à une série de désaccords bilatéraux, allant des contentieux migratoires aux questions mémorielles et politiques.
Alger a dénoncé la décision française comme reposant sur des « assertions mensongères » et accuse Paris d’avoir violé l’accord dès février 2025. De son côté, la France justifie sa position par la nécessité de réciprocité face à des expulsions et limitations de déplacement imposées à ses diplomates, ainsi que par des différends plus larges, incluant la reconnaissance par Paris de la souveraineté du Maroc sur le Sahara en juillet 2024.
Pour l’Algérie, la fin de ce privilège diplomatique est un « coup politique sévère » qui touche directement ses élites et pourrait compliquer les échanges bilatéraux. Les observateurs notent que cette rupture illustre la fragilité des relations franco-algériennes et le rôle central des différends historiques, politiques et régionaux dans leur dégradation. La suspension de l’exemption de visa symbolise un tournant dans la crise diplomatique, posant de nouvelles questions sur la capacité des deux pays à rétablir une coopération constructive pour le Maghreb et le continent africain.