Le 15 août 2025, les autorités bissau-guinéennes ont demandé à l’agence de presse Lusa ainsi qu’aux chaînes RTP África et RDP África de cesser leurs activités et de quitter le territoire avant le 19 août. Le gouvernement n’a fourni aucune justification publique immédiate pour cette mesure. En réaction, le Portugal a qualifié cette décision d’« injustifiable » et a convoqué l’ambassadeur bissau-guinéen pour obtenir des explications. Lisbonne a également annoncé qu’elle porterait la question devant des instances internationales compétentes. La gravité de l’incident a conduit le président Umaro Sissoco Embalo à annuler sa participation à une cérémonie à Lisbonne, où il devait représenter la Guinée-Bissau au titre de président tournant de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP).
Cette expulsion s’inscrit dans un contexte de tensions récurrentes. En 2024, RTP et RDP avaient temporairement suspendu leurs émissions en Guinée-Bissau pour non-respect d’accords bilatéraux et critiques jugées tendancieuses sur la crise politique entre le président José Mario Vaz et le PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert). La reprise des émissions avait été accompagnée d’engagements du gouvernement bissau-guinéen pour assurer l’objectivité de l’information et le financement des infrastructures locales.
La Guinée-Bissau, l’un des pays les plus pauvres du monde, connaît une instabilité politique marquée par des coups d’État et des retards électoraux. L’expulsion des médias portugais survient alors que le pays se prépare à des échéances électorales importantes, soulevant des interrogations sur la liberté de la presse et la transparence politique. Les organisations internationales et pays lusophones suivent attentivement cette situation, qui pourrait avoir des répercussions sur les relations bilatérales et sur la crédibilité du pays à l’échelle régionale et internationale.