La 80e Assemblée générale des Nations Unies a été le théâtre d’un affrontement diplomatique majeur entre l’Algérie et le Mali. En septembre 2025, les représentants des deux pays ont échangé des accusations publiques, marquant une escalade significative après le rappel réciproque des ambassadeurs et l’abrogation, en janvier 2024, de l’Accord de paix d’Alger de 2015. Ces déclarations ont transformé une querelle bilatérale en un enjeu de stabilité régionale, suivi de près par les observateurs africains et la diaspora.
Accusations de Bamako et dossier du drone
Le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, a accusé l’Algérie de « soutenir le terrorisme international » et de « proximité avec des groupes armés » dans les zones frontalières. Le représentant malien à l’ONU, Issa Konfourou, a dénoncé des « ingérences inacceptables » du régime algérien dans les affaires intérieures du Mali.
Le point de friction le plus concret reste la destruction d’un drone des Forces armées maliennes le 1er avril 2025 par l’armée algérienne. Bamako a saisi la Cour internationale de Justice (CIJ), affirmant que l’appareil n’avait jamais quitté l’espace aérien malien et qualifiant l’action d’« agression inédite ». L’Algérie a refusé de reconnaître la compétence de la CIJ, soutenant que le drone violait son espace aérien.
Réponse d’Alger et critiques de la junte malienne
Deux jours plus tard, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a fustigé la junte malienne, l’accusant d’incompétence et l’invitant à se concentrer sur la sécurité et le bien-être de sa population. Il a insisté sur le fait que le Mali est « bien au-dessus de ces putschistes conspirateurs ».
La confrontation publique à l’ONU souligne la gravité des tensions entre Alger et Bamako, nourries par le dossier du drone et les accusations de soutien au terrorisme. Alors que le Mali demande la fin des ingérences algériennes, l’Algérie met en avant les difficultés internes maliennes et refuse la voie judiciaire internationale. Ce différend reste un signal préoccupant pour la stabilité du Sahel et la coopération régionale.