Le 18 août 2025, l’ambassade des États-Unis au Nigeria a annoncé de nouvelles exigences pour les demandeurs de visas non-immigrants des catégories F, M et J. Ces derniers devront fournir l’ensemble de leurs identifiants de réseaux sociaux utilisés au cours des cinq dernières années, avec obligation que les profils soient publics. Les autorités américaines affirment que cette mesure vise à renforcer la sécurité, précisant toutefois que le programme ESTA n’est pas concerné.
Cette démarche s’inscrit dans une tendance déjà discutée par Washington depuis plusieurs années. En 2016, une coalition d’organisations de défense des libertés, dont l’American Civil Liberties Union et l’Electronic Frontier Foundation, avait mis en garde contre des atteintes à la vie privée et un risque de discrimination. Des voyageurs avaient déjà été refoulés pour des messages ou publications jugés sensibles, illustrant les implications concrètes de ce type de surveillance.
En réponse, le Nigeria a annoncé envisager une mesure de réciprocité. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Kimiebi Ebienfa, a indiqué que les ressortissants américains pourraient être soumis aux mêmes exigences pour l’obtention d’un visa nigérian. Une réunion réunissant les ministères concernés et l’Agence nationale de renseignement doit déterminer les modalités d’application. Cette évolution reflète les tensions entre sécurité nationale et respect de la vie privée dans la gestion des migrations. Alors que les États-Unis défendent leur dispositif de contrôle, le Nigeria met en avant l’équité diplomatique. L’issue de ce dossier pourrait servir de référence à d’autres pays dans l’adaptation de leurs politiques de visas à l’ère numérique.