Aujourd'hui

14/10/2025   

PUB

PUB

Sénégal : Une Journée Sans Presse pour Sauver la Liberté d’Expression

Sénégal : Une Journée Sans Presse pour Sauver la Liberté d’Expression

Le 13 août 2024, le Sénégal a connu une journée sans presse, un événement marquant orchestré par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse sénégalaise (CDEPS) pour dénoncer les difficultés économiques et politiques qui frappent le secteur des médias.
Le 13 août 2024, le Sénégal a connu une journée sans presse, un événement marquant orchestré par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse sénégalaise (CDEPS) pour dénoncer les difficultés économiques et politiques qui frappent le secteur des médias.
Des Sénégalais lisent les gros titres des journaux en vente dans une rue de Dakar. (Photo de Seyllou / AFP)

Le 13 août 2024, le Sénégal a connu une journée sans presse, un événement marquant orchestré par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse sénégalaise (CDEPS) pour dénoncer les difficultés économiques et politiques qui frappent le secteur des médias. Cette grève, qui a vu la quasi-totalité des journaux, radios et télévisions du pays cesser leurs activités, vise à alerter l’opinion publique sur la pression fiscale croissante et les mesures jugées répressives du gouvernement.

Le secteur des médias au Sénégal est en crise depuis plusieurs années. Les entreprises de presse, souvent déficitaires, sont confrontées à une pression fiscale de plus en plus lourde. Babacar Fall, directeur de l’information, a déclaré : « La pression fiscale se transforme en harcèlement fiscal alors que les entreprises de presse sénégalaises sont par définition déficitaires ». De plus, des mesures telles que le blocage des comptes bancaires et la saisie de matériel de production ont été mises en œuvre, exacerbant la situation. Les médias privés, qui jouent un rôle essentiel dans la démocratie sénégalaise, se retrouvent dans une situation précaire. Selon Reporters sans frontières (RSF), 26 % des journalistes au Sénégal n’ont pas de contrat de travail, et de nombreuses entreprises de presse accumulent des dettes fiscales importantes. La fermeture récente des quotidiens sportifs Stades et Sunu Lamb, après plus de vingt ans d’existence, illustre la gravité de la situation économique.

Si aucune solution n’est trouvée rapidement, les conséquences pourraient être désastreuses tant sur le plan social qu’économique. La perte d’emplois dans le secteur des médias pourrait entraîner une augmentation du chômage, déjà préoccupant dans un pays où le taux de chômage des jeunes est de 13,7 %. Ana Rocha, journaliste, a exprimé ses craintes en déclarant : « Cette situation crée des angoisses. C’est difficile de se dire que du jour au lendemain, on peut perdre son emploi ». Sur le plan social, la crise des médias pourrait également contribuer à une détérioration de la confiance du public envers les institutions. Le recul du Sénégal dans le classement mondial de la liberté de la presse, passant de la 49e à la 94e place depuis 2021, témoigne d’un climat de méfiance croissant. Les journalistes sont souvent victimes de violences et d’intimidations, ce qui nuit à leur capacité à informer le public de manière objective.

Les acteurs du secteur des médias appellent à une mobilisation générale pour défendre la liberté de la presse. Lors de la journée sans presse, de nombreux journalistes ont exprimé leur solidarité avec les patrons de presse, soulignant que la situation actuelle représente une question de survie. « C’est une question de survie, » a affirmé Ana Rocha, ajoutant qu’il est crucial que les autorités entament un dialogue avec les acteurs du secteur. Face à cette crise, il est impératif que le gouvernement sénégalais prenne des mesures concrètes pour soutenir les médias. Un dialogue ouvert entre le gouvernement et les acteurs de la presse est essentiel pour trouver des solutions viables. Cela pourrait inclure la mise en place de mesures fiscales adaptées, des subventions pour les médias en difficulté, et un engagement à garantir la liberté d’expression.

Il est crucial que les autorités reconnaissent le rôle fondamental des médias dans la démocratie et la société sénégalaise. Comme l’a souligné un observateur, « Les nouveaux pouvoirs publics appuient sur l’accélérateur pour une mise à mort des médias privés, juste pour éteindre les voix critiques ». Sans une intervention rapide, le paysage médiatique du Sénégal pourrait être irrémédiablement altéré, avec des conséquences graves pour la démocratie et la société.

À découvrir aussi

Dakar, Abidjan, Johannesburg et Lomé se mobilisent massivement pour la campagne "Octobre Rose" 2025, avec des initiatives sportives, communautaires et médicales. Le message est clair : le dépistage précoce reste vital pour réduire les décès liés aux cancers féminins.
La Fondation Mastercard, dotée de plus de 53 milliards de dollars d’actifs, a choisi Sewit Ahderom comme prochaine Présidente-Directrice Générale. Sa nomination, effective au 1er janvier 2026, met l’accent sur le développement de solutions numériques et le renforcement des systèmes agroalimentaires pour l’emploi des jeunes africains.
Le Kenya a relancé l’enquête sur Collins Khalusha, présumé tueur, évadé de prison en août 2024. La découverte de 42 corps mutilés à Nairobi est désormais examinée dans le cadre des disparitions survenues lors des manifestations anti-gouvernementales de 2024.
Le Tchad a inauguré le 27 septembre 2025 la centrale photovoltaïque Noor Tchad de 50 MW, la première du pays et le plus grand projet énergétique de son histoire. Mais seuls 12 MW peuvent être injectés dans le réseau national en raison des limites des infrastructures électriques.
La crise diplomatique entre l’Algérie et le Mali s’est intensifiée fin septembre 2025 à l’Assemblée générale de l’ONU. Les deux pays ont échangé des accusations graves, révélant une dégradation profonde de leurs relations bilatérales.
L’ancien ministre chinois de l’Agriculture, Tang Renjian, a été condamné à la peine de mort avec sursis de deux ans pour avoir accepté plus de 38 millions de dollars de pots-de-vin entre 2007 et 2024. Cette décision s’inscrit dans la campagne anti-corruption menée par le président Xi Jinping, qui touche même ses anciens alliés.
L’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Nkosinathi Emmanuel Mthethwa, a été retrouvé mort au pied d’un hôtel parisien le 30 septembre 2025. Les autorités françaises ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de son décès.
Le Burkina Faso a lancé une enquête nationale de près de 2 milliards FCFA pour évaluer les conditions de vie des ménages. Cette opération met un accent particulier sur l’impact des crises sécuritaires et de la pauvreté sur les déplacés internes.
Le procès de l'ancien Premier ministre Moussa Mara s’est tenu le 29 septembre 2025 à Bamako. Le parquet a requis 24 mois d’emprisonnement pour « atteinte à la crédibilité de l’État » après son soutien à des détenus d’opinion sur les réseaux sociaux. Sa demande de liberté provisoire a été rejetée.