Aujourd'hui

09/08/2025   

PUB

PUB

Sénégal : Une Journée Sans Presse pour Sauver la Liberté d’Expression

Sénégal : Une Journée Sans Presse pour Sauver la Liberté d’Expression

Le 13 août 2024, le Sénégal a connu une journée sans presse, un événement marquant orchestré par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse sénégalaise (CDEPS) pour dénoncer les difficultés économiques et politiques qui frappent le secteur des médias.
Le 13 août 2024, le Sénégal a connu une journée sans presse, un événement marquant orchestré par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse sénégalaise (CDEPS) pour dénoncer les difficultés économiques et politiques qui frappent le secteur des médias.
Des Sénégalais lisent les gros titres des journaux en vente dans une rue de Dakar. (Photo de Seyllou / AFP)

Le 13 août 2024, le Sénégal a connu une journée sans presse, un événement marquant orchestré par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse sénégalaise (CDEPS) pour dénoncer les difficultés économiques et politiques qui frappent le secteur des médias. Cette grève, qui a vu la quasi-totalité des journaux, radios et télévisions du pays cesser leurs activités, vise à alerter l’opinion publique sur la pression fiscale croissante et les mesures jugées répressives du gouvernement.

Le secteur des médias au Sénégal est en crise depuis plusieurs années. Les entreprises de presse, souvent déficitaires, sont confrontées à une pression fiscale de plus en plus lourde. Babacar Fall, directeur de l’information, a déclaré : « La pression fiscale se transforme en harcèlement fiscal alors que les entreprises de presse sénégalaises sont par définition déficitaires ». De plus, des mesures telles que le blocage des comptes bancaires et la saisie de matériel de production ont été mises en œuvre, exacerbant la situation. Les médias privés, qui jouent un rôle essentiel dans la démocratie sénégalaise, se retrouvent dans une situation précaire. Selon Reporters sans frontières (RSF), 26 % des journalistes au Sénégal n’ont pas de contrat de travail, et de nombreuses entreprises de presse accumulent des dettes fiscales importantes. La fermeture récente des quotidiens sportifs Stades et Sunu Lamb, après plus de vingt ans d’existence, illustre la gravité de la situation économique.

Si aucune solution n’est trouvée rapidement, les conséquences pourraient être désastreuses tant sur le plan social qu’économique. La perte d’emplois dans le secteur des médias pourrait entraîner une augmentation du chômage, déjà préoccupant dans un pays où le taux de chômage des jeunes est de 13,7 %. Ana Rocha, journaliste, a exprimé ses craintes en déclarant : « Cette situation crée des angoisses. C’est difficile de se dire que du jour au lendemain, on peut perdre son emploi ». Sur le plan social, la crise des médias pourrait également contribuer à une détérioration de la confiance du public envers les institutions. Le recul du Sénégal dans le classement mondial de la liberté de la presse, passant de la 49e à la 94e place depuis 2021, témoigne d’un climat de méfiance croissant. Les journalistes sont souvent victimes de violences et d’intimidations, ce qui nuit à leur capacité à informer le public de manière objective.

Les acteurs du secteur des médias appellent à une mobilisation générale pour défendre la liberté de la presse. Lors de la journée sans presse, de nombreux journalistes ont exprimé leur solidarité avec les patrons de presse, soulignant que la situation actuelle représente une question de survie. « C’est une question de survie, » a affirmé Ana Rocha, ajoutant qu’il est crucial que les autorités entament un dialogue avec les acteurs du secteur. Face à cette crise, il est impératif que le gouvernement sénégalais prenne des mesures concrètes pour soutenir les médias. Un dialogue ouvert entre le gouvernement et les acteurs de la presse est essentiel pour trouver des solutions viables. Cela pourrait inclure la mise en place de mesures fiscales adaptées, des subventions pour les médias en difficulté, et un engagement à garantir la liberté d’expression.

Il est crucial que les autorités reconnaissent le rôle fondamental des médias dans la démocratie et la société sénégalaise. Comme l’a souligné un observateur, « Les nouveaux pouvoirs publics appuient sur l’accélérateur pour une mise à mort des médias privés, juste pour éteindre les voix critiques ». Sans une intervention rapide, le paysage médiatique du Sénégal pourrait être irrémédiablement altéré, avec des conséquences graves pour la démocratie et la société.

À découvrir aussi

Dans le centre de la Somalie, un programme éducatif inédit initie les jeunes élèves à l’intelligence émotionnelle. Objectif : mieux comprendre les sentiments, favoriser l’empathie et prévenir les comportements violents dès le plus jeune âge.
Le gouvernement soudanais affirme que les Émirats Arabes Unis soutiennent militairement les Forces de Soutien Rapide (RSF) via l’envoi de mercenaires étrangers. Une accusation renforcée, selon Khartoum, par l’abattage d’un avion émirati transportant des combattants présumés. Abu Dhabi dément formellement toute implication.
En République Démocratique du Congo, le procès de Joseph Kabila, ancien chef de l’État, s’est ouvert fin juillet à Kinshasa. Accusé de trahison et de complot, il devient le premier ancien président congolais à faire face à la justice, dans une affaire à forte portée politique et judiciaire.
La Guinée a annulé la concession d’une importante mine de bauxite accordée à une entreprise émiratie, invoquant des manquements à la législation nationale. Cette décision s’inscrit dans une stratégie de souveraineté économique visant à renforcer le contrôle de l’État sur les ressources naturelles.
Les autorités sénégalaises ont récemment intercepté une cargaison de médicaments contrefaits d'une valeur estimée à près de 395 millions de F CFA à Saly. Cette opération s'inscrit dans une stratégie de lutte plus large contre le trafic pharmaceutique illégal, qui prend de plus en plus appui sur les canaux numériques.
Le 5 août, un avion de reconnaissance de la Protection Civile algérienne s’est écrasé peu après son décollage à l’aéroport Ferhat Abbas de Jijel, causant la mort des quatre personnes à bord. Ce drame, survenu lors d’un exercice de formation destiné à renforcer les capacités de lutte contre les incendies, rappelle les risques auxquels s’exposent les professionnels engagés dans la sécurité civile.
Le secteur agricole marocain confirme sa montée en puissance, devenant un exportateur clé de tomates vers l'Europe et générant des revenus records. Cette performance remarquable souligne le dynamisme du Royaume et son rôle croissant dans l'approvisionnement alimentaire du continent européen, tout en soulevant des interrogations sur la concurrence agricole.
L’administration Trump a mis en place une série de mesures qui compliquent l’obtention des visas américains pour les ressortissants étrangers. Ces nouvelles règles touchent particulièrement les pays africains, avec une hausse notable des frais et des restrictions renforcées.
Un hélicoptère militaire s’est écrasé dans la région d’Ashanti au Ghana, faisant huit morts dont deux ministres et plusieurs hauts cadres de l’État. Le gouvernement parle d’une tragédie nationale et a ouvert une enquête pour élucider les causes de l’accident.
Zinédine Zidane pourrait devenir le prochain sélectionneur de l’équipe de France après la Coupe du monde 2026. Cette transition marquerait la fin d’un cycle de quatorze ans sous Didier Deschamps et l’ouverture d’une nouvelle ère pour les Bleus.