Le Cameroun est secoué par la diffusion virale de vidéos à caractère sexuel mettant en scène le commissaire divisionnaire Josué Ossomo, délégué régional par intérim de la sûreté nationale du Centre, et plusieurs policières, dont l’officier Christelle Eboa. Ces images explicites, filmées dans ce qui semble être le bureau officiel du commissaire, ont suscité une vive indignation, notamment en raison de la présence visible d’un portrait du président Paul Biya dans certains plans. Cette situation, qualifiée par certains internautes de « pornographie institutionnelle », interroge profondément sur le respect de l’éthique et des valeurs au sein des forces de l’ordre camerounaises.
Face à la pression médiatique et publique, la hiérarchie policière a réagi rapidement. Le délégué général à la Sûreté Nationale, Martin Mbarga Nguele, a suspendu Josué Ossomo de ses fonctions. L’officier Christelle Eboa a également été suspendue, tandis que le commissaire divisionnaire Armand Abena a été nommé pour assurer l’intérim à la tête de la délégation régionale du Centre. Une enquête interne a été ouverte afin de déterminer les responsabilités et envisager d’éventuelles sanctions complémentaires. Ces mesures traduisent une volonté de la police camerounaise de contenir la crise et de répondre aux attentes de transparence.
Toutefois, ce scandale fragilise davantage une institution déjà critiquée pour sa corruption et ses dérapages moraux. Un sondage rapide montre que 68 % des Camerounais estiment que l’image de la police est « gravement écornée ». Des juristes, comme Me Roland Manga, mettent en garde contre le risque d’un affaiblissement des normes éthiques si de tels actes restent impunis. Cette affaire souligne ainsi l’urgence de restaurer la confiance et l’intégrité dans les forces de l’ordre, piliers essentiels pour la stabilité et la gouvernance du pays.
Ce scandale dépasse la simple affaire de mœurs pour devenir un signal d’alarme sur l’état de l’éthique dans les institutions publiques camerounaises. Les suspensions immédiates sont un premier pas, mais les citoyens attendent désormais des réformes profondes et une transparence totale. Pour la police camerounaise et les forces de sécurité africaines en général, cette crise est une occasion de réaffirmer leur responsabilité, leur exemplarité et leur respect des droits humains afin de regagner la confiance du public.