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14/10/2025   

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Politique

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Rivalité Israël-Iran : l’escalade d’un affrontement historique devient frontale

Rivalité Israël-Iran : l’escalade d’un affrontement historique devient frontale

Longtemps confinée à des manœuvres indirectes, l’hostilité entre Israël et l’Iran a franchi un cap en 2025 avec des frappes militaires directes entre les deux pays. Cette confrontation, enracinée dans plusieurs décennies de rivalité idéologique, politique et militaire, menace désormais l’équilibre régional et fait craindre une guerre ouverte.
Une photo prise depuis la bande de Gaza montre des traînées de missiles dans le ciel tard le 13 juin 2025, après que l'Iran a tiré des missiles sur Israël afp.com/Eyad BABA

Depuis des années, Israël et l’Iran s’affrontent à distance, à travers des alliés, des cyberattaques, et des opérations secrètes. Mais en juin 2025, pour la première fois, les deux puissances se sont directement attaquées, marquant un tournant historique. Cette montée des tensions s’inscrit dans un contexte géopolitique complexe, où se mêlent idéologies, ambitions nucléaires, alliances régionales et vieux contentieux.

De la coopération à l’inimitié : les racines historiques d’un conflit

Avant la Révolution islamique de 1979, Israël et l’Iran entretenaient des relations diplomatiques relativement amicales. L’Iran du Shah, monarchie pro-occidentale, avait même reconnu l’État hébreu dès 1948, devenant le deuxième pays à majorité musulmane à le faire. Pour David Ben Gourion, cette alliance avec un acteur non-arabe du Moyen-Orient était stratégique pour briser l’isolement régional d’Israël. Mais tout change en 1979 avec l’arrivée au pouvoir de l’Ayatollah Khomeini, qui fait de l’hostilité envers Israël un principe fondateur de la République islamique. Le nouveau régime iranien rompt immédiatement les relations diplomatiques avec Israël, qualifié de « cancer sioniste », et transfère l’ambassade israélienne à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). L’Iran adopte dès lors une posture de soutien actif à la cause palestinienne, vue comme un moyen de renforcer son influence dans le monde musulman. Pour Ali Vaez, analyste à l’International Crisis Group, l’opposition à Israël est devenue « un élément structurant de l’identité du régime iranien ». De son côté, Israël ne perçoit l’Iran comme une menace majeure qu’à partir des années 1990. Jusque-là, c’est l’Irak de Saddam Hussein qui représentait la principale menace. Mais avec l’évolution du programme nucléaire iranien et le développement de ses alliances régionales, Israël commence à considérer l’Iran comme un ennemi stratégique de premier plan, menaçant directement sa sécurité et son existence.

Une guerre de l’ombre : drones, cyberattaques et conflits par procuration

Pendant des décennies, la confrontation entre les deux pays a pris la forme d’une « guerre de l’ombre ». L’Iran, isolé dans un monde majoritairement sunnite et arabe, a misé sur une stratégie d’influence en construisant un réseau de groupes armés alliés le « axe de résistance » incluant le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza, les milices chiites en Irak et les Houthis au Yémen. Ce réseau permet à Téhéran de projeter sa puissance dans toute la région sans confrontation directe. Israël a riposté par une stratégie asymétrique, incluant des frappes aériennes en Syrie contre des convois d’armes iraniennes, l’assassinat ciblé de scientifiques du nucléaire en Iran, ainsi que des cyberattaques, comme le virus Stuxnet développé en collaboration avec les États-Unis, qui a temporairement paralysé les centrifugeuses iraniennes en 2010. En retour, l’Iran est accusé d’avoir orchestré ou soutenu plusieurs attaques, notamment l’attentat de 1992 contre l’ambassade d’Israël en Argentine, ou encore des cyberattaques contre des infrastructures israéliennes. La guerre de l’ombre s’est aussi étendue à la mer Rouge et au golfe Persique, où les deux camps se livrent à des sabotages de navires. La guerre civile en Syrie a ouvert un nouveau front, Israël redoutant que l’Iran n’utilise ce territoire pour transférer des armes au Hezbollah. Ce conflit indirect, souvent nié publiquement, a créé une instabilité chronique au Moyen-Orient et fait de chaque incident local un possible point de bascule régional.

2023–2025 : vers une confrontation militaire directe

Les événements récents ont transformé cette guerre indirecte en conflit ouvert. Le 7 octobre 2023, les attaques du Hamas contre Israël, suivies d’une offensive israélienne majeure à Gaza, ravivent les tensions. Téhéran, soutien du Hamas, est de plus en plus accusé de jouer un rôle central dans l’escalade. L’épisode décisif survient en avril 2024, lorsque l’aviation israélienne bombarde le consulat iranien à Damas, tuant 13 personnes dont plusieurs hauts responsables. L’Iran réagit le 13 avril 2024 par un tir massif de drones et missiles sur Israël une attaque sans précédent, bien que largement interceptée par le Dôme de fer. Le 19 avril, Israël frappe à son tour des cibles militaires sur le sol iranien. Le 1er octobre, un nouveau missile iranien vise Israël, entraînant des représailles immédiates. Mais c’est le 13 juin 2025 que la rupture est totale : Israël lance l’« opération Rising Lion », ciblant directement des installations nucléaires et militaires en Iran. Netanyahu déclare vouloir « éliminer la menace existentielle que représente l’Iran », affirmant que Téhéran est « plus proche que jamais de l’arme nucléaire ». Téhéran réplique par une « riposte écrasante », selon ses termes, en envoyant une volée de missiles balistiques. Le ministre iranien des Affaires étrangères qualifie l’action israélienne de « déclaration de guerre ». Pour la première fois, la confrontation n’est plus dissimulée : c’est une guerre frontale, entre deux États aux capacités militaires redoutables et à l’influence régionale majeure.

La rivalité entre Israël et l’Iran, née d’un bouleversement politique en 1979, est devenue au fil des décennies l’un des conflits les plus dangereux du Moyen-Orient. Après des années d’affrontements indirects, la période 2023–2025 marque un tournant : l’opposition idéologique et stratégique s’est muée en confrontation militaire ouverte. Cette escalade soulève des craintes profondes pour la stabilité de la région et au-delà, dans un contexte où les puissances mondiales peinent à imposer la désescalade. Si la communauté internationale ne parvient pas à contenir ce conflit, le risque d’un embrasement généralisé au Moyen-Orient n’a jamais été aussi élevé.

Sources : https://www.bbc.com/afrique/articles/cy0ker3ld7jo https://time.com/7294919/israel-air-supremacy-tehran-iran/?utm_source=chatgpt.com https://www.theguardian.com/world/2025/jun/17/netanyahu-israel-iran-regime-change-destruction?utm_source=chatgpt.com https://www.reuters.com/graphics/IRAN-NUCLEAR/ISRAEL/dwvklgrgjpm/2025-06-17/mapping-israeli-strikes-on-iran-and-iran-missile-retaliation/?utm_source=chatgpt.com

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