Le 5 juin 2025, l’ancien président américain Donald Trump, en pleine campagne pour un retour à la Maison Blanche, a signé une nouvelle proclamation renforçant les restrictions d’entrée sur le territoire américain pour les ressortissants de plusieurs pays, dont de nombreuses nations africaines. Ces mesures, officiellement justifiées par des préoccupations de sécurité nationale, rappellent l’esprit du controversé « Muslim Ban » instauré en 2017.
Une interdiction totale pour sept pays africains
À compter du 9 juin 2025, les citoyens de sept pays africains sont totalement interdits d’entrée aux États-Unis, quelle que soit la catégorie de visa (touristique, étudiant, professionnel ou immigration). Seuls quelques cas diplomatiques ou humanitaires échappent à cette mesure extrêmement restrictive.

Même les ressortissants disposant déjà de visas valides peuvent se voir refuser l’entrée après une nouvelle évaluation au cas par cas.
Des restrictions partielles pour trois autres pays
Trois autres pays africains – le Burundi, la Sierra Leone et le Togo – font l’objet de restrictions partielles, touchant certaines catégories de visas (notamment les visas de diversité, de travail temporaire ou d’étudiants). Des contrôles de sécurité renforcés et des retards dans le traitement des demandes s’appliquent. Ces limitations peuvent également entraîner un refus d’entrée, même avec un visa en cours de validité.
Vers un élargissement : 43 pays bientôt ciblés ?
Selon des documents internes obtenus par des médias américains, l’administration Trump envisagerait d’étendre encore ses restrictions. Trois niveaux de vigilance sont proposés :

Des motivations sécuritaires discutées
Ces décisions ont été justifiées par un fait divers survenu à Boulder (Colorado), où un ressortissant égyptien en situation irrégulière a été arrêté après un acte de violence. Pourtant, l’Égypte ne figure pas dans les pays visés, ce qui alimente les critiques. Lors d’un discours, Donald Trump a déclaré sans détour : « Nous ne voulons pas d’eux ».
Réaction de l’Union africaine
La Commission de l’Union africaine a réagi avec retenue mais fermeté. Elle reconnaît le droit souverain des États-Unis à contrôler leurs frontières, mais appelle à une application équilibrée et fondée sur des preuves. L’UA s’inquiète des répercussions sur les échanges humains, éducatifs et économiques, et invite Washington à engager un dialogue constructif avec les pays africains concernés.

Une politique jugée discriminatoire
Plusieurs observateurs dénoncent une politique migratoire discriminatoire, ciblant les nations les plus pauvres et non-blanches. La ressemblance avec le décret de 2017, largement perçu comme un « Muslim Ban », relance le débat sur le racisme systémique dans les politiques d’immigration américaines.
Alors que les relations entre les États-Unis et l’Afrique ont connu des décennies de coopération dans les domaines de la sécurité, de la santé et de l’éducation, ces nouvelles restrictions risquent d’éroder un partenariat fragile. Si la sécurité nationale est un enjeu légitime, le traitement différencié de certains pays, sans transparence ni dialogue, pourrait accentuer la fracture entre Washington et plusieurs capitales africaines.
Sources : https://www.atlas-monde.net/les-etats-unis-actualisent-la-liste-davertissement-pour-les-voyageurs-23-pays-concernes/ https://ga.usembassy.gov/fr/visas-fr/ https://visasnews.com/donald-trump-reinstaure-un-travel-ban-12-pays-interdits-dentree-aux-etats-unis/ https://www.policycenter.ma/sites/default/files/2024-05/PP_06-24_D.%20Alaoui%20Belghiti.pdf https://fr.africanews.com/2025/03/16/usa-22-pays-africains-sur-la-liste-des-restrictions-de-visas//