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14/10/2025   

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Relations tendues : le Nigeria rejette les pressions des États-Unis sur les expulsions

Le Nigeria refuse catégoriquement les demandes des États-Unis d’accueillir des déportés vénézuéliens, invoquant ses propres difficultés internes. Une position forte qui souligne les enjeux de souveraineté dans les relations internationales et interpelle les pays africains quant à leur rôle sur l’échiquier diplomatique mondial.

Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a récemment rejeté la proposition américaine d’accueillir environ 300 migrants vénézuéliens expulsés, dont certains ex-détenus. Il estime que le Nigeria, avec plus de 230 millions d’habitants et de nombreux défis socio-économiques, ne peut pas assumer une telle charge. « Nous avons suffisamment de problèmes », a-t-il déclaré, citant même le rappeur américain Flava Flav pour illustrer l’irrecevabilité de cette demande.

Il juge aussi que cette décision serait inacceptable pour la population nigériane, qui n’hésiterait pas à critiquer le gouvernement. Les États-Unis, dans une stratégie plus large de gestion migratoire, exercent une forte pression sur plusieurs pays africains, menaçant de restreindre l’accès aux visas et d’augmenter les tarifs douaniers. Le Nigeria, le Cameroun et l’Éthiopie sont déjà concernés par de nouvelles restrictions sur les visas non-immigrants. Washington justifie cette mesure par une « réciprocité », que le ministre Tuggar conteste.

Il souligne que le Nigeria continue d’accorder des visas multiples de longue durée aux citoyens américains et n’a modifié que le mode de délivrance via des e-visas. Selon The Wall Street Journal, la pression américaine s’étendrait à d’autres pays africains comme le Liberia, le Gabon, la Guinée-Bissau ou encore l’Eswatini, pour accueillir des migrants de pays tiers. Toutefois, plusieurs dirigeants africains ont nié avoir reçu de telles requêtes formelles.

Dans ce contexte tendu, le Nigeria affirme vouloir renforcer ses relations diplomatiques avec les États-Unis sur des bases plus équilibrées, notamment autour de ses ressources naturelles. Abuja refuse d’être un simple pion migratoire et privilégie une coopération basée sur ses atouts stratégiques. Ce refus témoigne d’un tournant dans les relations internationales : un pays africain qui assume sa voix, défend sa souveraineté, et refuse les diktats migratoires, malgré les risques de représailles diplomatiques.

Sources : https://www.premiumtimesng.com/news/headlines/806465-nigeria-rejects-us-pressure-to-accept-venezuelan-deportees-tuggar.html https://trt.global/afrika-français/article/cb45c7571dbb https://news.abidjan.net/articles/743057/le-nigeria-a-suffisamment-de-problemes-et-ne-peut-pas-accueillir-les-expulses-des-etats-unis-selon-un-ministre

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