Ce 16 novembre 2024, le Gabon se trouve à un tournant décisif avec le référendum sur la nouvelle constitution, organisé par la junte militaire après le renversement d’Ali Bongo en août 2023. Ce vote, qui pourrait redéfinir le paysage politique du pays, est attendu avec impatience par près de 860 000 électeurs.
Déroulement du vote
Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures et resteront accessibles jusqu’à 18 heures. Des retards ont été signalés dans certains centres, notamment à Libreville, en raison de la distribution tardive du matériel électoral. Les électeurs utilisent des bulletins verts pour le “oui” et rouges pour le “non”, dans un climat de tension palpable. La participation est cruciale pour la légitimité du processus, et les autorités ont encouragé les citoyens à voter en leur accordant deux jours de congé.
Couvre-feu et sécurité
Pour garantir la sécurité pendant cette période sensible, un couvre-feu a été instauré, débutant à 20 heures et se terminant à 5 heures du matin. Cette mesure vise à prévenir tout débordement après la fermeture des bureaux de vote. Les forces de sécurité sont déployées autour des lieux de vote pour assurer un déroulement paisible du scrutin.
Réactions et enjeux
Les opinions sur le projet constitutionnel sont partagées. Les partisans du “oui” voient ce référendum comme une chance de mettre fin à des décennies de leadership dynastique, tandis que les opposants craignent une dérive autocratique. Le texte propose un mandat présidentiel de sept ans renouvelable une fois et supprime le poste de Premier ministre, consolidant ainsi le pouvoir exécutif.
Le général Brice Oligui Nguema, président de la transition, a exhorté les Gabonais à voter en faveur du projet, affirmant qu’il s’agit d’un moment historique pour le pays. Cependant, des critiques s’élèvent contre ce texte jugé taillé sur mesure pour maintenir une emprise militaire sur le pouvoir.
Perspectives d’avenir
Si la constitution est adoptée, elle ouvrira la voie à des élections présidentielles prévues en août 2025, marquant ainsi la fin d’une transition qui a débuté avec le coup d’État. Ce référendum est perçu comme un test crucial pour les autorités militaires en place et leur promesse de restaurer un gouvernement civil.
Alors que les Gabonais se dirigent vers les urnes aujourd’hui, une question demeure : ce référendum sera-t-il le catalyseur d’une véritable transition démocratique ou simplement une façade pour renforcer le contrôle militaire sur le pays ?
Sources : https://information.tv5monde.com/afrique/les-gabonais-votent-sur-la-nouvelle-constitution-tournant-majeur-apres-le-coup-detat https://www.aljazeera.com/news/2024/11/16/gabon-votes-in-referendum-on-new-constitution-after-military-coup-last-year https://apnews.com/article/gabon-referendum-coup-fdd2904dfd510e18dd740515d9a753c6