Ancien homme fort du dispositif sécuritaire congolais, François Beya est poursuivi pour des accusations lourdes : complot contre la personne du Chef de l’État, offense au président, incitation de militaires à violer la discipline. Arrêté en 2022, il est aujourd’hui en France pour raisons de santé et n’a pas assisté aux dernières audiences. Les prévenus, dont trois officiers de l’armée, comparaissent libres depuis plusieurs mois.
Contre toute attente, le ministère public a requis une peine d’un an, dont six mois avec sursis, invoquant l’âge et la santé de Beya comme circonstances atténuantes. Une modération jugée suspecte par certains observateurs, qui y voient un geste d’apaisement ou une issue négociée.
La défense, elle, réclame un acquittement pur et simple, dénonçant un « règlement de comptes politique » et un manque total de preuves. Pour les avocats, c’est Beya qui aurait été la cible d’un complot interne lié aux rivalités dans les cercles sécuritaires.
Alors que les plaidoiries finales sont attendues ce jeudi, l’issue du procès marquera un tournant pour la justice congolaise. Au-delà du sort de Beya, c’est la crédibilité du système judiciaire militaire qui est en jeu dans un pays où les institutions peinent à s’affranchir de l’influence politique.