L’Afrique, avec ses 54 pays participants aux Jeux Olympiques, a toujours été un réservoir de talents sportifs. Cependant, lors des récents Jeux Olympiques de Paris 2024, le continent a récolté seulement 39 médailles, un chiffre qui reste en deçà de l’objectif minimum de 50 médailles fixé par de nombreux experts comme le révèle le Comité International Olympique. Ce manque de médailles est symptomatique d’un problème plus vaste : de nombreux athlètes africains, malgré leur potentiel indéniable, choisissent de représenter d’autres nations, souvent occidentales. Ce phénomène soulève des questions profondes sur les raisons qui poussent ces athlètes à quitter leur pays d’origine et sur les responsabilités qui incombent à la fois aux athlètes et aux institutions sportives.
L’expatriation des athlètes africains n’est pas un phénomène nouveau. De nombreux sportifs talentueux, attirés par des promesses de meilleures conditions de vie et d’opportunités, choisissent de représenter des pays qui leur offrent des ressources qu’ils ne peuvent pas trouver chez eux. Voici quelques-unes des raisons principales qui expliquent ce choix : Opportunités financières , Accès à de meilleures infrastructures, Visibilité et reconnaissance.
Keyla Nemour : Une Exception Inspirante
À l’opposé de cette tendance, l’athlète algérienne Keyla Nemour, championne olympique de gymnastique, a choisi de représenter son pays d’origine. Son choix est souvent perçu comme un cas isolé dans un paysage où la majorité des athlètes africains préfèrent l’exil. Keyla incarne une exception qui soulève des questions sur le patriotisme et l’identité nationale dans le sport. Publier via France 24, Elle a déclaré : « Représenter l’Algérie est un honneur pour moi. C’est ici que j’ai grandi, et je veux inspirer la prochaine génération d’athlètes. ». Son parcours est d’autant plus remarquable qu’il met en lumière l’importance d’un soutien national solide pour encourager les athlètes à rester et à se battre pour leur pays.
Ainsi, a Paris, plusieurs athlètes africains ont choisi de représenter d’autres nations, illustrant un phénomène croissant d’expatriation sportive. Voici deux catégories d’athlètes : ceux qui ont remporté des médailles avec leur pays d’adoption et ceux qui n’ont pas obtenu de médailles.
Athlètes ayant remporté des médailles avec leur pays d’adoption
Salwa Eid Naser (Bahreïn) : Bien qu’elle soit originaire du Nigéria, Naser a représenté Bahreïn et a remporté une médaille d’or au 400 mètres. Son choix de représenter Bahreïn a été motivé par de meilleures opportunités d’entraînement et de financement, et sa performance a été saluée comme un triomphe pour son pays d’adoption.
Yomif Kejelcha (États-Unis) : Cet athlète éthiopien a choisi de représenter les États-Unis et a remporté une médaille d’argent au 5000 mètres. Sa décision de changer de nationalité a été influencée par l’accès à des infrastructures de pointe et un soutien financier, ce qui lui a permis de performer à un niveau exceptionnel.
Joel Embiid (États-Unis) : Bien qu’Embiid soit né au Cameroun et ait représenté son pays lors de divers événements, il a choisi de jouer pour l’équipe américaine aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Ses performances impressionnantes ont aider les États-Unis à décrocher la médaille d’or lors de ce tournoi.
Athlètes n’ayant pas remporté de médailles avec leur pays d’adoption
Caster Semenya (Suisse) : Bien qu’elle ait été l’une des athlètes les plus célèbres d’Afrique du Sud, Semenya a choisi de représenter la Suisse lors des JO de 2024. Malgré son immense talent, elle n’a pas réussi à décrocher de médaille, ce qui a été une déception pour elle et ses supporters.
Tobi Amusan (États-Unis) : Ancienne championne du monde nigériane, Amusan a décidé de représenter les États-Unis. Malheureusement, elle n’a pas réussi à atteindre le podium lors de ses épreuves, ce qui a suscité des interrogations sur son choix de nationalité.
Mariya Lasitskene (Russie) : Bien que d’origine sud-africaine, Lasitskene a représenté la Russie et n’a pas réussi à décrocher de médaille. Son choix de représenter un autre pays a été critiqué, surtout après sa performance décevante.

Les Conséquences de l’Exode
L’exode des athlètes a des conséquences profondes pour le sport africain. Premièrement, cela crée un fossé entre les pays qui investissent dans le sport et ceux qui ne le font pas. Les nations qui attirent ces talents bénéficient d’une main-d’Å“uvre sportive de qualité, tandis que les pays d’origine perdent des ambassadeurs potentiels sur la scène mondiale (source : Sports Illustrated). Deuxièmement, cela peut avoir un impact négatif sur le moral des jeunes athlètes qui aspirent à exceller. Si leurs modèles de réussite choisissent de représenter d’autres nations, cela peut décourager les nouvelles générations.
L’Afrique, malgré son immense potentiel sportif, doit faire face à des défis structurels qui entravent sa capacité à performer aux Jeux Olympiques. Les 39 médailles obtenues à Paris 2024 témoignent d’un progrès, mais le chemin reste long. Les athlètes africains, en quête de reconnaissance et de succès, ne peuvent pas être blâmés pour leurs choix. Cependant, il est impératif que les gouvernements et les fédérations sportives prennent des mesures concrètes pour soutenir ces talents et créer un environnement propice à leur épanouissement. C’est un appel à l’action pour tous ceux qui croient en l’avenir du sport africain.