La Tunisie attire chaque été de nombreux touristes et membres de la diaspora africaine, séduits par ses plages réputées. Mais le dernier rapport du ministère de la Santé alerte sur une réalité inquiétante : 28 sites côtiers, répartis sur plusieurs gouvernorats, sont déclarés impropres à la baignade en raison d’une pollution bactériologique sévère. Sur 539 points contrôlés, 71 % restent de bonne qualité, mais les plages touchées, notamment à Tunis, Ben Arous, l’Ariana et Bizerte, subissent des rejets d’eaux usées et des contaminations par germes fécaux. Les risques sanitaires sont bien réels : affections cutanées, infections ORL, troubles respiratoires, allergies… Selon la Direction de l’hygiène du ministère, les capacités d’auto-nettoyage de la mer sont dépassées dans ces zones, malgré des prélèvements réguliers.
Outre les rejets industriels et domestiques, l’incivisme des estivants aggrave la situation : plages jonchées de déchets, plastiques, canettes et autres détritus finissent dans la mer. Face à cela, des initiatives citoyennes émergent. Des jeunes mobilisés par AMIDEAST Tunisie et l’Agence de protection du littoral participent au nettoyage de 120 plages publiques, pendant que des campagnes locales s’organisent via les réseaux sociaux. L’interdiction de baignade est un signal fort sur la fragilité de l’écosystème côtier tunisien. Préserver ces espaces, c’est protéger la santé publique, soutenir le tourisme et préserver un patrimoine naturel vital.