Le 13 août 2025, le conseil d’administration de la Sonara a adopté le Plan d’accélération des mesures de restructuration et de réhabilitation pour la reprise du raffinage sous 24 mois (PARRAS 24). Ce plan vise à remettre en service la raffinerie de Limbe d’ici 2027, six ans après l’incendie de mai 2019 qui avait gravement endommagé l’installation, entraînant l’arrêt des activités et une forte dépendance aux importations de produits pétroliers. Le PARRAS 24 entend relancer la Sonara et garantir la continuité de l’approvisionnement sur le marché national et international.
Le plan se déploie autour de trois axes : financier, technique et humain. Sur le plan financier, il prévoit la recapitalisation des fonds propres et la création de partenariats stratégiques. Une délégation conjointe d’UBAF, ING et Mauritius Commercial Bank avait déjà proposé un financement potentiel en juin 2025. Sur le plan technique, le projet implique la reconstruction et la modernisation des installations endommagées pour restaurer la pleine capacité de raffinage.
Enfin, un volet ressources humaines vise à renforcer les compétences du personnel et à préparer une reprise efficace de l’activité. La Sonara doit néanmoins faire face à un endettement important : 261 milliards de FCFA (466 millions USD) auprès des banques et 227,5 milliards de FCFA (406,2 millions USD) auprès des traders pétroliers. Pour soutenir le remboursement, l’État prélève depuis 2022 47,8 FCFA sur chaque litre de carburant vendu. Le projet bénéficie d’un soutien gouvernemental marqué. Le 5 juin 2025, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a présidé une réunion interministérielle pour accélérer la relance.
Parallèlement, la Société nationale des hydrocarbures (SNH) prévoit la construction d’une nouvelle raffinerie à Kribi, d’une capacité de 30 000 barils par jour et estimée à 115 milliards de FCFA (205 millions USD), avec un lancement prévu en 2028. La SNH reste disponible pour apporter expertise et soutien à la Sonara. La réhabilitation de la Sonara constitue un jalon stratégique pour le Cameroun, visant à restaurer l’indépendance énergétique et stabiliser le marché pétrolier national, tout en préparant l’entreprise à relever les défis futurs du secteur.