Aujourd'hui

14/03/2025   

PUB

PUB

Société

Les sujets qui occupent l’espace public, les préoccupations sociales et les défis à relever.

Orania, Symbole de la Nostalgie de l’Apartheid en Afrique du Sud

Orania, petite enclave située dans le Karoo en Afrique du Sud, est le fruit d’un projet de séparation ethnique qui remonte à 1991. Fondée par Carel Boshoff, gendre de Hendrik Verwoerd, l’architecte de l’apartheid, cette communauté est habitée exclusivement par des Afrikaners blancs.

Elle a été conçue comme un embryon de Volkstaat, un État autonome pour les Afrikaners, dans un contexte historique marqué par la fin de l’apartheid et les premières négociations pour une Afrique du Sud démocratique. Orania se distingue par son isolement et son homogénéité ethnique. Les résidents, environ 2 500 aujourd’hui, parlent principalement afrikaans et vivent selon des valeurs conservatrices. La ville possède sa propre monnaie, l’Ora, et un conseil municipal qui gère les affaires locales. Les habitants affirment rechercher une autonomie culturelle et économique, loin des tensions raciales qui caractérisent encore l’Afrique du Sud. Cette enclave reflète des sentiments ambivalents vis-à-vis de l’histoire sud-africaine. Si certains y voient un refuge face à une société perçue comme hostile aux Blancs, d’autres dénoncent une nostalgie dangereuse pour un passé révolu. Les écoles d’Orania enseignent une version révisée de l’histoire, minimisant le rôle de figures comme Nelson Mandela et glorifiant les leaders de l’apartheid.

Image : Madelene Cronj ( The Guardian )


L’existence d’Orania soulève des questions profondes sur la société sud-africaine actuelle. Elle met en lumière les fractures raciales persistantes et le défi de la réconciliation post-apartheid. En se repliant sur elle-même, Orania incarne une résistance à la diversité qui caractérise le pays aujourd’hui.
Les conséquences de cette séparation sont multiples. D’une part, Orania représente un espace où les Afrikaners peuvent préserver leur culture et leur identité. D’autre part, elle illustre la difficulté pour l’Afrique du Sud d’avancer vers une société véritablement inclusive. Le fait que cette communauté soit tolérée par le gouvernement sud-africain interroge également sur les limites de l’autodétermination dans un pays qui a souffert des injustices raciales.

Image : Madelene Cronj ( The Guardian )


Orania est plus qu’une simple enclave ; elle est le reflet des luttes historiques et contemporaines en Afrique du Sud. En tant que symbole de la nostalgie de l’apartheid, elle rappelle que les blessures du passé ne sont pas encore complètement cicatrisées. Pour comprendre pleinement l’Afrique du Sud moderne, il est essentiel d’explorer des lieux comme Orania et d’analyser ce qu’ils révèlent sur les tensions raciales et culturelles qui persistent dans le pays.

À découvrir aussi

Annoncée par le président Nana Akufo-Addo, la suppression des visas pour tous les ressortissants africains d’ici fin 2024 vise à renforcer les liens entre les pays du continent et à promouvoir le tourisme et les affaires.
La nouvelle constitution du Mali, adoptée en juillet 2023, relègue le français au statut de langue de travail et officialise treize langues nationales. Ce changement marque une rupture significative avec l’héritage colonial et reflète des tensions croissantes avec la France.
La banque nigériane Zenith Bank ouvre une succursale à Paris, marquant une étape importante dans l’expansion des institutions africaines en Europe. Une stratégie qui contraste avec le retrait progressif de plusieurs banques européennes du continent africain.
La Banque africaine de développement (BAD) se prépare à élire son nouveau président en mai 2025 à Abidjan. Parmi les candidats, Bajabulile Swazi Tshabalala et Amadou Hott se distinguent, chacun soutenu par des pays et des groupes d’influence. Cette élection représente un moment clé pour l’avenir économique du continent africain.
Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a appelé à une révision urgente de la liste électorale lors d’un meeting à Aboisso, soulignant l’importance d’une mise à jour annuelle. Il a également exprimé des préoccupations concernant le faible taux d’inscription et les enjeux économiques à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Le groupe français Orano a annoncé le 20 décembre 2024 qu’il engageait un arbitrage international contre l’État du Niger, suite à la suspension de son permis d’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Niamey et les entreprises minières, exacerbées par les récentes politiques de souveraineté du régime militaire nigérien.
Face aux accusations de la République démocratique du Congo concernant l’utilisation de minerais « exploités illégalement », Apple a annoncé le 16 décembre 2024 la suspension de ses achats de tungstène, d’étain et de tantale en provenance de la RDC et du Rwanda. Cette décision soulève des questions sur la transparence des chaînes d’approvisionnement et les pratiques des entreprises technologiques.
L’Union européenne a récemment mis à jour sa liste noire des compagnies aériennes, y ajoutant 55 transporteurs africains, portant le total à 129. Cette décision soulève des questions sur la sécurité aérienne et les impacts économiques pour les compagnies concernées.
La capitale malienne remplace les noms de rues et places hérités de l’époque coloniale ou associés à des institutions en conflit avec le pays. Une démarche symbolique qui reflète les tensions géopolitiques et les choix souverainistes du régime militaire.