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15/10/2025   

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Nigéria : la règle « No Bra, No Exam » de l’Université Olabisi Onabanjo déclenche une polémique nationale

Au Nigéria, une vidéo devenue virale montre des agentes de l’Université Olabisi Onabanjo (OOU) palpant la poitrine d’étudiantes pour vérifier qu’elles ne portent pas de soutien-gorge avant d’entrer en salle d’examen. La pratique, jugée intrusive par beaucoup, alimente un débat national sur la pudeur et la protection des droits des étudiantes.

Située dans l’État d’Ogun (sud‑ouest), l’OOU appliquait depuis plusieurs années un règlement interne baptisé officieusement « No Bra, No Exam », resté discret jusqu’à la diffusion de la séquence le 17 juin 2025. Les images montrent des contrôles physiques à l’entrée des amphithéâtres, déclenchant une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux ainsi que dans la presse nationale et internationale.

Pour l’administration, cette mesure s’inscrit dans un code vestimentaire destiné à « préserver un environnement d’étude respectueux et sans distraction ». Le président du syndicat étudiant, Muizz Olatunji, défend la règle en expliquant qu’elle vise à décourager les « tenues indécentes capables de susciter une convoitise inutile ».

Les organisations de défense des droits des femmes dénoncent toutefois une atteinte grave à l’intimité corporelle. Des militantes qualifient la fouille de « harcèlement sexuel institutionnalisé » et rappellent que la Constitution nigériane garantit le droit à la dignité et à la vie privée. Plusieurs juristes estiment que le contact physique imposé pourrait être assimilé à une agression, ouvrant la voie à des recours en justice.

Le tollé se propage également dans la diaspora africaine, où l’épisode est perçu comme le symbole d’un conservatisme persistant sur les campus. Des hashtags tels que #MyBodyMyChoice et #EndBraChecks ont généré des millions d’impressions, reflétant une contestation grandissante de codes vestimentaires jugés sexistes.

Sous la pression, le syndicat étudiant affirme avoir entamé un dialogue avec la direction afin d’« identifier des méthodes plus respectueuses » de faire respecter la décence. L’université, pour sa part, garde le silence public depuis la diffusion de la vidéo et n’a annoncé aucune suspension officielle de la directive, alimentant frustrations et appels à la réforme.

L’affaire OOU met en lumière la tension entre normes culturelles conservatrices et revendications contemporaines en matière de libertés individuelles au Nigéria. L’issue du dialogue annoncé déterminera si les universités pourront concilier exigence de discipline et respect de l’autonomie des étudiantes un équilibre de plus en plus scruté par une jeunesse connectée et déterminée à défendre ses droits.

Sources : https://www.firstpost.com/explainers/nigeria-university-africa-no-bra-no-exam-policy-ws-e-13898821.html?utm_source=chatgpt.com https://www.ndtv.com/world-news/no-bra-no-entry-nigeria-olabisi-onabanjo-university-directive-sparks-online-backlash-8700274?utm_source=chatgpt.com https://www.hindustantimes.com/trending/nobra-no-exam-nigerian-university-sparks-outrage-over-bra-checks-before-exams-101750327658843.html?utm_source=chatgpt.com#google_vignette

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