
Nationalisation de la Mine d’Or : Une Mesure Justifiée par des Manquements
Le vendredi 8 août, la junte militaire nigérienne a annoncé la nationalisation de la SML SA, jusqu’ici exploitée majoritairement par le groupe australien McKinel Resources Limited. Cette mesure a été justifiée par des « graves manquements » de l’opérateur, dont le non-respect d’un plan d’investissement de 10 millions de dollars, attendu dans les trois mois suivant la prise de contrôle en 2019. Ces défaillances auraient engendré une crise financière, avec des retards dans le paiement des taxes et salaires, des licenciements, ainsi que des arrêts répétitifs de la production en 2024. En 2023, la production industrielle d’or de la mine s’élevait à 177 kg, loin derrière les 2,2 tonnes issues de l’exploitation artisanale à travers le pays.
Une Politique Cohérente de Reprise en Main des Ressources
Cette nationalisation s’inscrit dans une dynamique plus large initiée par le gouvernement du général Abdourahamane Tiani. En juin dernier, la junte avait déjà nationalisé Somaïr, filiale du géant français de l’uranium Orano, en pleine montée des tensions diplomatiques avec Paris. Par ailleurs, les autorités nigériennes ont ordonné le départ des travailleurs chinois de la société pétrolière CNPCNP, accusés de mépris des réglementations locales. Ces actions illustrent la volonté déterminée de Niamey de renforcer l’appropriation nationale des ressources stratégiques.
Un Message Fort pour l’Autonomie Économique du Niger
La reprise en main de la SML SA dépasse une simple question économique : elle symbolise une affirmation politique forte. Le régime militaire affirme ainsi sa volonté d’assurer « l’appropriation intégrale par le peuple nigérien » de ses richesses naturelles. Pour l’Afrique, cette série de nationalisations peut être perçue comme un signal puissant en faveur de la souveraineté économique et de l’autonomie. La suite de cette politique sera scrutée de près par les observateurs des dynamiques africaines de développement et de gouvernance.