Un nouveau drame a frappé les routes migratoires africaines : au moins 69 personnes ont péri dans un naufrage au large des côtes mauritaniennes, tandis que des dizaines d’autres restent portées disparues. La majorité des victimes sont originaires de Gambie et du Sénégal. Ce tragique événement met une nouvelle fois en lumière la dangerosité de la traversée vers les îles Canaries et les causes profondes qui poussent des milliers de jeunes Africains à emprunter cette voie périlleuse.
Dans la nuit du 26 au 27 août 2025, une embarcation partie de Gambie avec environ 160 migrants a chaviré près du port de Tanit, à une centaine de kilomètres au nord de Nouakchott. Dix-sept survivants, onze Sénégalais et six Gambiens, ont pu rejoindre la côte après avoir nagé plus d’une heure. Le bilan, d’abord estimé à 49 morts, s’élève désormais à 69 victimes confirmées. Les recherches des garde-côtes mauritaniens se poursuivent.
Les circonstances exactes du naufrage restent floues. Certains rescapés affirment qu’un passeur aurait dérobé les moteurs et le carburant, déclenchant une panique fatale. D’autres évoquent une panne mécanique suivie d’une tentative de transfert vers une embarcation de secours, qui aurait conduit au chavirement. Ces récits divergents illustrent la vulnérabilité extrême des migrants face aux risques en mer.
La route des Canaries, bien que moins médiatisée que la Méditerranée centrale, demeure l’une des plus meurtrières. Entre janvier et août 2025, 11 883 personnes ont atteint les îles, contre plus de 22 000 sur la même période en 2024, soit une baisse de 47%. Cette diminution ne traduit pas forcément moins de départs, mais davantage de naufrages ou de blocages en mer. Ce naufrage souligne l’urgence d’aborder les causes profondes de l’exil pauvreté, chômage, instabilité et de proposer des alternatives légales et sûres à la migration clandestine.