Le bassin du Lac Tchad reste une zone de forte instabilité, marquée par l’activité de divers groupes jihadistes. Récemment, les autorités tchadiennes ont annoncé l’arrestation de Muslim Mohammed Yusuf, fils cadet de Mohammed Yusuf, fondateur de Boko Haram, abattu en 2009. Cinq autres individus soupçonnés d’appartenir à une cellule de l’Iswap ont été interpellés simultanément. L’information a été confirmée par des sources sécuritaires et un ancien membre repenti de Boko Haram. Muslim Mohammed Yusuf, âgé d’environ 18 ans, est le frère cadet d’Abu Musab al-Barnawi, ancien leader de l’Iswap. Selon des renseignements nigérians, il aurait utilisé l’identité d’Abdrahman Mahamat Abdoulaye. Des photographies montrent un jeune homme dont les traits rappellent ceux de son père.
La police tchadienne a précisé que les six individus arrêtés étaient « sans papiers » et « membres de Boko Haram », sans confirmer formellement l’identité exacte de Muslim Mohammed Yusuf. Cette arrestation revêt une portée symbolique, car elle met en évidence la transmission intergénérationnelle des idéologies jihadistes. Elle illustre également la distinction entre la faction historique de Boko Haram et l’Iswap, reconnue par l’État islamique depuis sa scission en 2016. L’Iswap est actif dans la région du Lac Tchad, notamment au Nigeria, au Niger, au Cameroun et au Tchad, et reste réputé pour ses attaques ciblées et sa capacité à maintenir une présence malgré les efforts régionaux de lutte contre le terrorisme.
Si son rôle de leader de cellule Iswap est confirmé, l’arrestation de Muslim Mohammed Yusuf constituerait un coup symbolique pour les groupes jihadistes. Elle souligne la nécessité d’une coopération transfrontalière renforcée entre les États riverains du Lac Tchad et la vigilance continue des forces de sécurité pour contrer l’adaptation constante des réseaux jihadistes. Cet événement rappelle la complexité des défis sécuritaires dans la région et la résilience des mouvements jihadistes, tout en mettant en lumière l’importance des efforts concertés pour protéger les populations civiles et maintenir la stabilité régionale.