L’épidémie de Mpox, également connue sous le nom de variole du singe, représente un défi de santé publique majeur en Afrique, exacerbée par un financement insuffisant. Selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), la réponse de l’Afrique à cette crise est financée à moins de 10 % des 245 millions de dollars nécessaires pour lutter efficacement contre l’épidémie. Ce manque de ressources compromet sérieusement les efforts de vaccination et de traitement sur le continent, qui a déjà enregistré plus de 18 000 cas et 535 décès liés à cette maladie.
La République démocratique du Congo (RDC) demeure l’épicentre de l’épidémie, représentant 96,3 % des cas signalés en 2024. La situation est alarmante, avec une augmentation de 160 % des infections par rapport à l’année précédente. Jean Kaseya, directeur général du CDC Afrique, a souligné l’urgence de la situation en déclarant : « Nous observons une hausse des épidémies en Afrique, passant de près de deux épidémies par semaine à trois nouvelles épidémies hebdomadaires ». Face à cette crise, des dons internationaux commencent à affluer. L’Allemagne, par exemple, a promis 100 000 doses de vaccins, tandis que le Japon a annoncé l’envoi de 3 millions de doses à la RDC. Cependant, ces efforts ne suffisent pas à combler le déficit de financement. Le Dr Richard Mihigo, candidat à la direction de l’OMS, a averti que « l’Afrique ne doit pas supporter seule le coût humain d’une maladie que nous pouvons et devons éradiquer ».
Les défis sont nombreux : obstacles juridiques, réglementaires et logistiques entravent la distribution des vaccins. De plus, les pays africains doivent faire face à une concurrence mondiale pour l’accès aux ressources médicales. Le président de la CDC, Cyril Ramaphosa, a exprimé la nécessité d’une solidarité internationale accrue, rappelant que « les vaccins et les thérapies ont été développés et mis à la disposition principalement des pays occidentaux, avec peu de soutien pour l’Afrique ». La lutte contre le Mpox en Afrique nécessite une mobilisation urgente de fonds et une coopération internationale renforcée. Les pays africains ne peuvent pas faire face à cette épidémie seuls, et il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour garantir un accès équitable aux ressources de santé.