
Une opération de sauvetage qui évite un drame
Le 29 juillet 2025, la Marine nationale sénégalaise a sauvé 239 migrants à 145 milles nautiques au large de Saint-Louis. À bord d’une pirogue surchargée partie deux jours plus tôt de Karang, en Gambie, les candidats à l’exil tentaient de rejoindre les îles Canaries. Grâce à une opération conjointe avec la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (DNLT), un naufrage certain a été évité. Parmi les personnes secourues figuraient des Sénégalais, Guinéens, Gambiens, Ivoiriens, Maliens, Béninois, Burkinabè et un Ghanéen, dont des femmes et des mineurs non accompagnés. Cette diversité témoigne d’un phénomène régional qui déborde les frontières du Sénégal.
Des causes structurelles persistantes
Chômage, pauvreté, instabilité sociale, espoirs déçus : les causes profondes de la migration irrégulière demeurent inchangées. Face à l’absence de perspectives économiques, de nombreux jeunes africains voient l’Europe comme leur seule issue. Les réseaux mafieux exploitent cette détresse en orchestrant des traversées périlleuses, vendant l’illusion d’un avenir meilleur. La désinformation sur les réseaux sociaux contribue à entretenir ces mirages.
Une réponse encore insuffisante
Le Sénégal agit à plusieurs niveaux : campagnes de sensibilisation, programmes de réinsertion, partenariats avec des pays européens comme l’Espagne. Mais les stratégies migratoires évoluent. Les départs s’effectuent désormais depuis des zones rurales et transfrontalières moins surveillées, rendant les contrôles plus complexes. Pour contenir ce phénomène, une coopération régionale accrue et un véritable investissement dans les territoires d’origine sont indispensables.