Le marché, équipé de 365 étals modernes, était attendu depuis vingt ans. Cependant, des vidéos relayées en ligne ont dénoncé une prétendue priorité donnée aux étrangers, notamment béninois. Des influenceurs gabonais ont réclamé une « préférence nationale », provoquant des réactions parfois xénophobes. Ces tensions s’inscrivent dans un contexte où des restrictions visent déjà les activités économiques des étrangers au Gabon. Auguste Roger Bibaye Itandas, délégué spécial de Lambaréné, a démenti tout favoritisme, expliquant que les commerçants déplacés avaient été prioritaires. Il a défendu la présence d’étrangers pour garantir l’approvisionnement du marché, mettant en garde contre les dérives nationalistes.
Néanmoins, le débat sur l’équité sociale et économique s’est intensifié, certains soulignant l’« ironie » d’imposer des restrictions aux Africains tout en épargnant d’autres nationalités. Le 14 août, le gouvernement béninois a réagi, dénonçant les menaces visant ses ressortissants et annonçant une mission de recensement pour ceux souhaitant rentrer. Cotonou a rappelé ses relations de coopération avec Libreville, tout en appelant au respect des valeurs panafricanistes et à la solidarité entre peuples. Si l’affaire reste localisée, elle illustre les tensions entre protection des intérêts nationaux et intégration africaine. Les observateurs appellent à un dialogue bilatéral et à une diplomatie préventive pour éviter une escalade. Pour beaucoup, cette controverse pourrait aussi être l’occasion de transformer une querelle locale en opportunité de fraternité entre le Gabon et le Bénin.