Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, au moins 22 personnes ont été tuées et plus d’une centaine blessées depuis le début des rassemblements. L’ONU a dénoncé une réponse « violente » des forces de l’ordre, signalant l’usage de gaz lacrymogène et, dans certains cas, de balles réelles. Les autorités ont imposé un couvre-feu nocturne dans la capitale Antananarivo afin de contenir les violences, qui ont également entraîné des pillages et des destructions de biens.
Face à cette contestation grandissante, le président Andry Rajoelina a annoncé le 29 septembre 2025 la dissolution de son gouvernement, entraînant le départ du Premier ministre Christian Ntsay et de l’ensemble de l’équipe ministérielle. Avant cette décision, le chef de l’État avait déjà limogé son ministre de l’Énergie pour n’avoir pas su répondre aux problèmes persistants de distribution d’eau et d’électricité. Rajoelina a indiqué qu’un nouveau gouvernement sera formé et a invité les citoyens à soumettre des candidatures afin de constituer une équipe « proche du peuple ». Cette crise intervient dans un contexte économique et social particulièrement fragile.
Malgré des ressources naturelles importantes, Madagascar demeure l’un des pays les plus pauvres du monde, avec une large majorité de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Le mouvement, largement porté par la jeunesse, reflète un profond mécontentement face aux difficultés quotidiennes et à la perception d’une gouvernance déconnectée des réalités sociales. La communauté internationale, dont l’Union africaine et la Communauté de développement d’Afrique australe, appelle au dialogue et à la retenue pour éviter une escalade de la violence. L’issue de cette crise politique reste incertaine, alors que la pression populaire pour des réformes structurelles continue de s’intensifier.