Le gouvernement malien a adopté, lors du Conseil des ministres du 6 août, une version révisée de la loi de Finances pour 2025. Cette nouvelle mouture prévoit des recettes de 2 739,7 milliards de francs CFA, en hausse de 90,8 milliards par rapport à la version initiale, soit une progression de 3,43 %. Cette augmentation repose notamment sur une meilleure mobilisation des ressources, appuyée par le Programme moderne de contrôles des importations et des recettes reportées du secteur des télécommunications.
Les dépenses, quant à elles, sont portées à 3 279,9 milliards, en hausse de 50 milliards. Elles visent à répondre à des besoins urgents en matière d’infrastructures et de sécurité intérieure. Le déficit budgétaire prévisionnel s’établit désormais à 540,2 milliards de francs CFA, contre 581 milliards initialement.
Cette révision intervient dans un contexte de transition politique, où le gouvernement cherche à maintenir une trajectoire budgétaire viable, tout en répondant à la pression sociale et sécuritaire. Le FMI estime le déficit malien à 4,3 % du PIB en 2024, avec une prévision de 3,4 % pour 2025. Bien que reflétant un effort de consolidation, ces niveaux demeurent élevés au regard des standards régionaux.
Enfin, cette révision traduit une volonté de montrer que l’État reste en capacité de gouverner et d’ajuster ses priorités budgétaires. Mais sans réforme structurelle et amélioration durable de la mobilisation fiscale, la soutenabilité de cette dynamique reste incertaine.