Les violences françaises au Cameroun
Dans une lettre adressée à Paul Biya, Macron a admis que la France avait mené une guerre répressive contre le mouvement indépendantiste camerounais. Selon un rapport conjoint d’historiens camerounais et français couvrant la période 1945-1971, des leaders nationalistes comme Ruben Um Nyobe, Félix-Roland Moumié et Ernest Ouandié furent tués, et la France collabora avec le régime autoritaire d’Ahmadou Ahidjo après l’indépendance de 1960. Le président français a assumé la responsabilité de la France, sans toutefois présenter d’excuses officielles.
Une stratégie de reconnaissance historique
Cet aveu s’inscrit dans une démarche plus large de Paris pour faire face à son passé colonial. Après des reconnaissances au Sénégal, en Algérie et sur le rôle de la France au Rwanda, l’objectif est de restaurer l’image de la France et d’apaiser les tensions avec ses anciennes colonies. Ces démarches montrent également la volonté de Paris de moderniser ses relations diplomatiques en mettant l’accent sur la mémoire historique, la transparence et le dialogue avec les nations africaines.
Vers un futur incertain des relations franco-africaines
Malgré ces gestes, plusieurs pays africains Mali, Burkina Faso, Niger, Côte d’Ivoire et Sénégal rompent leurs liens militaires avec Paris, exprimant leur volonté de souveraineté et de rupture avec le néocolonialisme. Le Cameroun reste proche de la France, mais les citoyens africains et la diaspora réclament désormais plus que des mots : des actions concrètes pour un partenariat véritablement égalitaire. L’avenir des relations franco-africaines dépendra de la capacité de Paris à transformer ces reconnaissances en engagements durables.
