Depuis le coup d’État militaire de septembre 2022, le Burkina Faso est dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré. Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, une mobilisation générale a été décrétée en avril 2023, permettant la réquisition de civils pour appuyer l’effort de guerre, y compris des journalistes. Le 17 et le 21 juillet 2025, quatre journalistes ont été libérés après plusieurs mois passés dans la région de Fada N’Gourma.
Il s’agit de Boukari Ouoba, Luc Pagbelguem, Guezouma Sanogo et Phil Roland Zongo. Ces derniers avaient été affectés au front sans mandat judiciaire formel, ce qui a suscité des réactions d’organisations de défense des droits de l’homme, dont Reporters sans frontières. Leurs réquisitions sont survenues après des prises de position critiques sur la situation des médias et la liberté d’expression. Cette séquence s’inscrit dans un climat de répression plus large, touchant également certains membres de l’armée accusés de tentative de déstabilisation.
Plusieurs observateurs appellent aujourd’hui les autorités à faire la lumière sur la situation des journalistes encore mobilisés. Selon RSF, deux professionnels des médias restent actuellement sous réquisition. La libération de ces quatre journalistes ne met pas fin aux préoccupations exprimées par les défenseurs des droits humains, qui estiment que les conditions de travail des journalistes au Burkina Faso restent fragilisées par le contexte sécuritaire et politique.