La justice chinoise a frappé fort ce dimanche en condamnant Tang Renjian, ancien ministre de l’Agriculture (2020-2024), à la peine capitale avec sursis de deux ans. Accusé d’avoir perçu d’importantes sommes en pots-de-vin sur près de deux décennies, son cas illustre la sévérité de la lutte contre la corruption menée par le président Xi Jinping et interroge sur la concentration du pouvoir au sommet de l’État. Tang Renjian, 63 ans, a été reconnu coupable d’avoir reçu des pots-de-vin en espèces et en biens pour un total d’environ 268 millions de yuans, soit 38 millions de dollars (24,7 milliards de FCFA).
Selon le tribunal populaire de Changchun, ces actes ont « causé des pertes très graves aux intérêts de l’État et du peuple », justifiant l’application de la peine de mort. L’ancien ministre a reconnu ses faits et exprimé ses remords. La peine de mort avec sursis, fréquente en Chine, signifie que Tang pourrait voir sa condamnation commuée en prison à vie s’il maintient un comportement exemplaire durant les deux années probatoires. Avant son mandat ministériel, Tang avait été gouverneur de la province du Gansu et vice-président de la région autonome du Guangxi. La condamnation s’inscrit dans la vaste campagne anti-corruption de Xi Jinping, qui a conduit à la chute de centaines de milliers de responsables, y compris certains nommés par lui-même.
Les anciens ministres de la Défense, Li Shangfu et Wei Fenghe, figurent parmi les hauts fonctionnaires visés. Depuis fin 2022, environ 10 % du Comité central du Parti communiste chinois a été écarté ou purgé. Le cas Tang Renjian illustre la fermeté de la politique de « tolérance zéro » contre la corruption en Chine et le pouvoir de contrôle centralisé exercé par Xi Jinping. Pour les observateurs africains, cette affaire souligne les risques extrêmes encourus par les hauts responsables et l’importance cruciale de la transparence dans la gouvernance publique.