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14/03/2025   

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Environnement

Les enjeux environnementaux, des énergies renouvelables à la protection de la biodiversité.

jannick Niewoudt / Alastair Potts

Les Termitières les Plus Anciennes du Monde : Une Découverte Révolutionnaire en Afrique du Sud

Ces structures monumentales, vieilles de plus de 2 000 ans, offrent un aperçu unique de la vie des termites à une époque reculée et soulèvent des questions passionnantes sur l'évolution de ces insectes sociaux.

Les Plus Anciennes Termitières Habitées du Monde Découvertes en Afrique du Sud

Une équipe de paléontologues a fait une découverte fascinante en Afrique du Sud, mettant au jour les plus anciennes termitières habitées jamais répertoriées. Ces structures monumentales, vieilles de plus de 2 000 ans, offrent un aperçu unique de la vie des termites à une époque reculée et soulèvent des questions passionnantes sur l’évolution de ces insectes sociaux.

Les termitières, véritables merveilles d’architecture, sont construites par les termites pour abriter leurs colonies. Elles peuvent atteindre des dimensions impressionnantes, certaines mesurant plusieurs mètres de haut. Mais au-delà de leur fonction première, ces structures jouent un rôle crucial dans l’écosystème, abritant une biodiversité riche et servant de source de nourriture pour de nombreuses espèces animales.

Les termitières découvertes en Afrique du Sud, dans la région de Mapungubwe, sont d’une importance capitale pour les scientifiques. « C’est une découverte majeure qui va nous permettre de mieux comprendre l’évolution des termites et leur impact sur les écosystèmes anciens« , explique le Pr. John Marais, paléontologue à l’Université de Pretoria et co-auteur de l’étude publiée dans la revue Current Biology[2].

Les termitières, datées par datation au carbone 14, sont vieilles de 2 100 à 2 200 ans. Elles ont été construites à une époque où la région de Mapungubwe était un centre commercial florissant, connu pour son commerce de l’or et d’ivoire. Les termites ont donc coexisté avec les populations humaines de l’époque, peut-être même en interagissant avec elles.

Des termitières dans le Namaqualand (photo d’illustration).Alain Mafart-Renodier /Biosphoto via AFP

Les fouilles ont révélé une grande diversité de restes fossilisés à l’intérieur des termitières, notamment des os d’animaux, des coquillages, des graines et même des fragments de poterie. « C’est fascinant de voir que ces termitières ont servi de véritables dépotoirs pour les populations humaines de l’époque », s’enthousiasme le Pr. Marais. « Cela nous donne un aperçu unique de leur mode de vie et de leur environnement.« 

Mais la découverte la plus surprenante est sans doute celle de restes fossilisés de termites eux-mêmes. « Nous avons retrouvé des soldats, des ouvriers et même des larves de termites, parfaitement conservés dans la structure des termitières », explique le Dr. Sarah Halstead, paléontologue à l’Université du Cap et co-auteure de l’étude. « C’est extrêmement rare de trouver des restes de termites fossiles, encore plus dans un contexte archéologique. »

L’analyse de ces restes a permis aux scientifiques de déterminer qu’il s’agissait d’une espèce de termites aujourd’hui disparue, Macrotermes falciger. Cette espèce géante, pouvant atteindre jusqu’à 3 cm de long, a probablement joué un rôle majeur dans l’écosystème de l’époque, participant à la décomposition de la matière organique et à la formation des sols.

Mais au-delà de leur intérêt scientifique, ces termitières anciennes ont aussi une valeur culturelle et historique. « Pour les populations locales, ces termitières sont des lieux sacrés, des témoins de l’histoire de leur peuple », explique le Dr. Halstead. « Elles font partie intégrante de leur patrimoine et de leur identité. »

Les scientifiques espèrent que cette découverte permettra de mieux comprendre l’évolution des termites et leur rôle dans les écosystèmes anciens. Mais ils sont aussi conscients de l’importance de préserver ces sites archéologiques uniques. « C’est un véritable défi de concilier recherche scientifique et protection du patrimoine », souligne le Pr. Marais. « Nous devons trouver un équilibre entre notre soif de connaissances et la nécessité de préserver ces sites pour les générations futures. »

En attendant, les termitières de Mapungubwe continuent de fasciner les scientifiques du monde entier. « C’est une découverte qui montre à quel point il reste encore à apprendre sur l’histoire de la vie sur Terre », conclut le Dr. Halstead. « Et ça, c’est passionnant. »

Sources : https://books.openedition.org/pufr https://agritrop.cirad.fr/590816 https://openknowledge.fao.org/server/api/core/bitstreams https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes https://www.goethe-university-frankfurt.de

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