Aujourd'hui

15/10/2025   

PUB

PUB

Le Pétrole Sénégalais : Entre Ambitions et Réalités 

Le Pétrole Sénégalais : Entre Ambitions et Réalités 

Le Sénégal a fait ses premiers pas dans l'industrie pétrolière mondiale en exportant ses deux premières cargaisons de brut issues du champ offshore de Sangomar
Le Sénégal a fait ses premiers pas dans l'industrie pétrolière mondiale en exportant ses deux premières cargaisons de brut issues du champ offshore de Sangomar

Le Sénégal a fait ses premiers pas dans l’industrie pétrolière mondiale en exportant ses deux premières cargaisons de brut issues du champ offshore de Sangomar. Cette étape marque un tournant pour le pays qui souhaitait raffiner localement ce pétrole. Cependant, contre toute attente, les 997 000 barils extraits ont été vendus au géant britannique Shell puis expédiés aux Pays-Bas et en Allemagne pour être raffinés. Ce choix surprenant s’explique par le fait que le brut de Sangomar contient des impuretés qui rendent sa production incertaine. L’État affirme néanmoins que la Société africaine de raffinage (SAR), la raffinerie sénégalaise basée à Mbao, est en capacité de traiter ce pétrole.

Défis techniques et financiers pour la raffinerie nationale

En effet, la SAR, vieillissante et en manque de modernisation, attend des échantillons de brut pour s’adapter. Un projet de rénovation lancé en 2020 vise à porter sa capacité de 1,2 à 1,5 million de tonnes par an, loin des 5,3 millions que pourrait produire Sangomar. Un nouveau projet « SAR 2.0 » prévoit d’atteindre 5 millions de tonnes d’ici 2030 pour couvrir la demande nationale et exporter dans la région. « Nous attendons de recevoir des échantillons de brut de Sangomar pour pouvoir nous adapter. Chaque brut a ses caractéristiques, avec une teneur en soufre plus ou moins importante. Nous sommes obligés de faire des réglages pour avoir un meilleur rendement« , explique Mamadou Abib Diop, le nouveau directeur général de la SAR nommé en mai dernier.

Enjeux de souveraineté énergétique

Au-delà des défis techniques et financiers, le raffinage local soulève des considérations stratégiques. Raffiner sur place permettrait des économies d’échelle et le développement d’une industrie pétrochimique, avec la production de fioul pour l’électricité. Cependant, la SAR surendettée a déjà connu des retards de paiement bloquant les importations. « La SAR est un outil de souveraineté stratégique pour le Sénégal et nous en sommes conscients« , martèle Mamadou Abib Diop. Raffiner localement permettrait « de faire des économies d’échelle, mais aussi développer des produits dérivés du pétrole, comme le fioul, qui servira à alimenter la société nationale d’électricité« . Bien que le Sénégal ait fait ses premiers pas dans l’industrie pétrolière, la route est encore longue avant qu’il ne prenne le contrôle total de sa manne. Le nouveau président s’est empressé de régler certaines dettes de la SAR. Mais les défis restent multidimensionnels entre enjeux industriels, financiers et de souveraineté énergétique. « L’assainissement de la trésorerie » de la SAR sera un autre défi de taille, admet son directeur général. A plusieurs reprises, des cargos transportant le brut importé se sont retrouvés bloqués au large de Dakar, faute de paiement à la raffinerie surendettée.

Un avertissement qui illustre les défis du rêve sénégalais de maîtriser pleinement son or noir. Mais le pays a franchi une étape décisive en devenant producteur de pétrole. Selon un expert, cela va lui donner « plus de marges de manœuvre pour transformer son économie« .

Sources : https://www.memoireonline.com/01/20/11438/La-regulation-de-lindustrie-petroliere-du-Senegal-face-au-defi-du-paradoxe-de-labondance.html https://resourcegovernance.org/sites/default/files/documents/la_gestion_des_revenus_petroliers_et_gaziers_du_senegal_0.pdf https://www.lefigaro.fr/flash-eco/le-senegal-devient-producteur-de-petrole-20240611 https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/03/29/au-senegal-le-secteur-petrolier-et-gazier-dans-l-incertitude-apres-l-election-de-bassirou-diomaye-faye_6224920_3212.html

À découvrir aussi

Dakar, Abidjan, Johannesburg et Lomé se mobilisent massivement pour la campagne "Octobre Rose" 2025, avec des initiatives sportives, communautaires et médicales. Le message est clair : le dépistage précoce reste vital pour réduire les décès liés aux cancers féminins.
La Fondation Mastercard, dotée de plus de 53 milliards de dollars d’actifs, a choisi Sewit Ahderom comme prochaine Présidente-Directrice Générale. Sa nomination, effective au 1er janvier 2026, met l’accent sur le développement de solutions numériques et le renforcement des systèmes agroalimentaires pour l’emploi des jeunes africains.
Le Kenya a relancé l’enquête sur Collins Khalusha, présumé tueur, évadé de prison en août 2024. La découverte de 42 corps mutilés à Nairobi est désormais examinée dans le cadre des disparitions survenues lors des manifestations anti-gouvernementales de 2024.
Le Tchad a inauguré le 27 septembre 2025 la centrale photovoltaïque Noor Tchad de 50 MW, la première du pays et le plus grand projet énergétique de son histoire. Mais seuls 12 MW peuvent être injectés dans le réseau national en raison des limites des infrastructures électriques.
La crise diplomatique entre l’Algérie et le Mali s’est intensifiée fin septembre 2025 à l’Assemblée générale de l’ONU. Les deux pays ont échangé des accusations graves, révélant une dégradation profonde de leurs relations bilatérales.
L’ancien ministre chinois de l’Agriculture, Tang Renjian, a été condamné à la peine de mort avec sursis de deux ans pour avoir accepté plus de 38 millions de dollars de pots-de-vin entre 2007 et 2024. Cette décision s’inscrit dans la campagne anti-corruption menée par le président Xi Jinping, qui touche même ses anciens alliés.
L’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Nkosinathi Emmanuel Mthethwa, a été retrouvé mort au pied d’un hôtel parisien le 30 septembre 2025. Les autorités françaises ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de son décès.
Le Burkina Faso a lancé une enquête nationale de près de 2 milliards FCFA pour évaluer les conditions de vie des ménages. Cette opération met un accent particulier sur l’impact des crises sécuritaires et de la pauvreté sur les déplacés internes.
Au Gabon, le scrutin législatif et local du 27 septembre 2025 a été marqué par des tensions, des irrégularités et des incidents violents à Libreville et à l'intérieur du pays. Face à cette situation, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a convoqué dès son retour une réunion d’urgence pour évaluer les dysfonctionnements constatés.