Le 16 août 2025, le Nigeria a officiellement intégré le Coartem Baby dans son système de santé national, devenant l’un des premiers pays africains à adopter ce traitement novateur destiné aux nourrissons pesant entre deux et moins de cinq kilogrammes. Cette formulation, développée par Novartis et Medicines for Malaria Venture (MMV) dans le cadre du consortium PAMAfrica, comble un vide critique : jusqu’ici, les bébés recevaient des doses adaptées d’antipaludiques pour enfants plus âgés, exposant les plus vulnérables à des risques de surdosage et de toxicité.
Le paludisme reste l’une des maladies les plus meurtrières pour les enfants de moins de cinq ans au Nigeria, où près de 30 millions de bébés naissent chaque année dans des zones endémiques. Le Coartem Baby, soluble même dans le lait maternel et au goût sucré, facilite l’administration et cible efficacement le Plasmodium falciparum, le parasite le plus dangereux du paludisme. Les Africa CDC (Centres africains de contrôle et de prévention des maladies) saluent le rôle central du Nigeria dans les essais cliniques ayant conduit à cette approbation.
Le gouvernement nigérian s’engage désormais à former les agents de santé, mettre à jour les directives cliniques et assurer un accès équitable via les mécanismes de passation de marchés groupés africains. Le Dr Yusuf Hassan Wada, chercheur nigérian, a qualifié cette avancée de « victoire majeure pour l’Afrique » et souligné que le pays se positionne comme un moteur d’innovation médicale sur le continent. En intégrant Coartem Baby, le Nigeria offre désormais aux nourrissons les plus fragiles une chance de survie accrue, tout en envoyant un signal fort : l’Afrique peut concevoir et adopter des solutions sanitaires adaptées, capables de transformer la santé publique et sauver des vies.