Le gouvernement nigérien a officialisé, lors du Conseil des ministres du 4 septembre 2025, le projet de décret instituant Niger Air International. L’objectif principal est de « assurer le désenclavement interne et externe du pays par voie aérienne et contribuer à son développement socio-économique ». Dans un pays vaste de 923 768 km², où les infrastructures routières restent limitées, la compagnie facilitera la mobilité des personnes et des biens, soutiendra le commerce intérieur et améliorera l’accès aux services essentiels dans les zones isolées. À l’international, elle vise à relier le Niger aux hubs régionaux et mondiaux, stimulant le tourisme et les échanges économiques.
Niger Air International sera organisée en société d’économie mixte, avec un capital majoritairement détenu par l’État et les personnes morales de droit public, tout en s’ouvrant à l’actionnariat privé. Cette structure permet d’allier contrôle national et expertise du secteur privé pour assurer la viabilité financière et opérationnelle. Un comité spécial supervisera l’obtention des documents indispensables, dont le Certificat de Transporteur Aérien (CTA), tandis que des discussions sont en cours avec Royal Air Maroc pour bénéficier de son expérience opérationnelle et commerciale.
Si des tentatives antérieures, comme Air Niger dans les années 1960 et Niger Airlines en 2012, n’ont pas perduré, ce projet s’inscrit aujourd’hui dans un contexte concurrentiel régional marqué par des compagnies solides comme Air Côte d’Ivoire, Asky ou Ethiopian Airlines. Les défis à relever incluent la rentabilité, la formation des personnels, les certifications internationales et la constitution d’une flotte performante. Au-delà de l’économie, Niger Air International est un symbole fort de modernisation et de souveraineté. La compagnie traduit la volonté du Niger de contrôler ses infrastructures stratégiques et d’améliorer sa connectivité, offrant aux Nigériens une perspective d’autonomie dans le transport aérien et de développement durable pour le pays.