Aujourd'hui

14/10/2025   

PUB

PUB

Politique

L’essentiel à retenir dans l’univers de la politique, des stratégies, des idées, et bien davantage.

Le Mali abandonne le français : un tournant historique vers la souveraineté linguistique

Le Mali abandonne le français : un tournant historique vers la souveraineté linguistique

La nouvelle constitution du Mali, adoptée en juillet 2023, relègue le français au statut de langue de travail et officialise treize langues nationales. Ce changement marque une rupture significative avec l’héritage colonial et reflète des tensions croissantes avec la France.

Le 22 juillet 2023, le Mali a promulgué une nouvelle constitution qui retire le français de son statut de langue officielle, le reléguant à celui de langue de travail. Cette décision, adoptée par un référendum avec 96,91 % des voix, marque un tournant majeur dans l’histoire linguistique du pays, où le français était utilisé depuis l’indépendance en 1960. La nouvelle constitution consacre treize langues nationales, dont le bambara, le dogon et le peul, comme langues officielles. Cette mesure vise à renforcer la souveraineté culturelle et linguistique du Mali, un pays où environ 70 langues sont parlées. Aboubacar Sidiki Fomba, membre du Conseil National de Transition, a souligné que ce choix répond à un besoin de « respect de la souveraineté linguistique » et d’affirmation identitaire face à une histoire coloniale persistante.

Ce changement s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre le Mali et la France. Depuis que les militaires ont pris le pouvoir en 2020, les relations se sont détériorées, notamment après la rupture des accords militaires. Le gouvernement malien a également exprimé son désir de se rapprocher d’autres partenaires internationaux, comme la Russie.

L’abandon du français comme langue officielle est inhabituel dans un pays où cette langue était perçue comme un symbole d’éducation et d’accès aux opportunités. Environ 17 % de la population parlait français en 2015, tandis que plus de 51 % utilisaient le bambara. Les autorités maliennes prévoient d’utiliser les langues nationales dans toutes les structures étatiques et privées, avec une transition progressive vers cette nouvelle réalité linguistique.

Ce changement pourrait également inspirer d’autres nations africaines confrontées à des dilemmes similaires concernant leur héritage colonial. Le Burkina Faso a récemment annoncé des mesures similaires pour abandonner le français au profit de ses langues nationales. Ce mouvement témoigne d’une volonté croissante en Afrique de revendiquer une identité linguistique propre et de se libérer des vestiges du colonialisme.

Le Mali abandonne le français : un tournant historique vers la souveraineté linguistique

La nouvelle constitution du Mali, adoptée en juillet 2023, relègue le français au statut de langue de travail et officialise treize langues nationales. Ce changement marque une rupture significative avec l’héritage colonial et reflète des tensions croissantes avec la France.

À découvrir aussi

Dakar, Abidjan, Johannesburg et Lomé se mobilisent massivement pour la campagne "Octobre Rose" 2025, avec des initiatives sportives, communautaires et médicales. Le message est clair : le dépistage précoce reste vital pour réduire les décès liés aux cancers féminins.
La Fondation Mastercard, dotée de plus de 53 milliards de dollars d’actifs, a choisi Sewit Ahderom comme prochaine Présidente-Directrice Générale. Sa nomination, effective au 1er janvier 2026, met l’accent sur le développement de solutions numériques et le renforcement des systèmes agroalimentaires pour l’emploi des jeunes africains.
Le Kenya a relancé l’enquête sur Collins Khalusha, présumé tueur, évadé de prison en août 2024. La découverte de 42 corps mutilés à Nairobi est désormais examinée dans le cadre des disparitions survenues lors des manifestations anti-gouvernementales de 2024.
Le DEİK organise les 16 et 17 octobre 2025 la cinquième édition du Forum d’affaires et économique Turquie-Afrique (TABEF) à Istanbul. La Turquie vise un volume d’échanges commerciaux de 75 milliards de dollars US (environ 45 000 milliards FCFA) à moyen terme, alors que les relations économiques ont déjà dépassé 32 milliards de dollars US (19 200 milliards FCFA) en 2024.
Le Tchad a inauguré le 27 septembre 2025 la centrale photovoltaïque Noor Tchad de 50 MW, la première du pays et le plus grand projet énergétique de son histoire. Mais seuls 12 MW peuvent être injectés dans le réseau national en raison des limites des infrastructures électriques.
La crise diplomatique entre l’Algérie et le Mali s’est intensifiée fin septembre 2025 à l’Assemblée générale de l’ONU. Les deux pays ont échangé des accusations graves, révélant une dégradation profonde de leurs relations bilatérales.
La production pétrolière et gazière africaine devrait atteindre 11,4 millions de barils par jour d’ici 2026, selon le rapport State of African Energy 2026 Outlook. Présenté par l’African Energy Chamber (AEC) et S&P Global, ce document met en lumière l’accélération des projets offshore, la montée en puissance du gaz et la transition vers les énergies renouvelables.
L’ancien ministre chinois de l’Agriculture, Tang Renjian, a été condamné à la peine de mort avec sursis de deux ans pour avoir accepté plus de 38 millions de dollars de pots-de-vin entre 2007 et 2024. Cette décision s’inscrit dans la campagne anti-corruption menée par le président Xi Jinping, qui touche même ses anciens alliés.
L’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Nkosinathi Emmanuel Mthethwa, a été retrouvé mort au pied d’un hôtel parisien le 30 septembre 2025. Les autorités françaises ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de son décès.