C’est une avancée majeure pour la libre circulation sur le continent : le Kenya a levé l’obligation de visa pour tous les Africains (hors Libye et Somalie pour raisons sécuritaires) et plusieurs pays caribéens. Cette mesure, en vigueur depuis juillet 2025, s’inscrit dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui ambitionne une Afrique sans frontières intérieures. Concrètement, les voyageurs africains peuvent désormais entrer au Kenya avec un simple passeport, sans formulaire, ni frais d’autorisation électronique.
Les ressortissants de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) bénéficient d’un séjour de 6 mois, tandis que les autres Africains peuvent rester jusqu’à 60 jours. Les passagers en transit peuvent également explorer le pays pendant 12 heures grâce à une autorisation spéciale. Au-delà de l’impact touristique, Nairobi espère que cette ouverture dynamisera les échanges commerciaux, la circulation des talents et renforcera la solidarité panafricaine. Un système numérique de pré-filtrage, l’accès à un permis pour les nomades digitaux et une meilleure connectivité numérique accompagnent cette politique d’accueil.
Le président William Ruto avait promis un Kenya sans visa pour les Africains dès 2024. Avec cette initiative, le pays rejoint un cercle restreint aux côtés du Rwanda, des Seychelles et de la Gambie ayant pleinement levé les restrictions de mobilité pour les Africains. Ce geste fort pourrait inspirer d’autres nations, notamment en Afrique de l’Ouest, où la mise en œuvre du protocole de libre circulation de la CEDEAO reste incomplète. Le Kenya se positionne ainsi comme un moteur de l’unité africaine, en traduisant les idéaux panafricanistes en actes concrets.