Le Japon a franchi une étape décisive dans la science médicale en mettant au point un utérus artificiel fonctionnel, fruit de recherches menées à l’université de Juntendo. Ce dispositif, baptisé EVE (environnement utérin ex vivo), reproduit fidèlement les fonctions biologiques de l’utérus humain, en contrôlant l’oxygène, la température, les nutriments et la circulation des fluides nécessaires au développement d’un embryon. Déjà testé avec succès sur des embryons d’agneaux et de chèvres, le système a permis une croissance stable sur plusieurs semaines, rapprochant la science de la possibilité d’une grossesse entièrement extra-corporelle.
L’innovation pourrait améliorer significativement la prise en charge des naissances prématurées, tout en offrant une solution aux femmes atteintes d’infertilité grave. Mais elle interroge profondément les fondements de la parentalité, la place du corps maternel et les limites de la procréation médicalement assistée. Des bioéthiciens appellent à une régulation stricte pour éviter les dérives liées à la marchandisation ou aux inégalités d’accès. L’utérus artificiel pourrait devenir, à terme, un outil médical majeur, mais son développement soulève des enjeux sociétaux de premier ordre. L’Afrique, où la famille joue un rôle central, devra elle aussi s’emparer de ce débat mondial.