Aujourd'hui

19/12/2025   

PUB

PUB

Le Cedi ghanéen : une remontée spectaculaire qui redéfinit le paysage économique africain

Le Cedi ghanéen : une remontée spectaculaire qui redéfinit le paysage économique africain

Après avoir connu une forte dépréciation, la monnaie du Ghana affiche en 2025 l’une des performances les plus remarquables du monde. Un retournement qui intrigue les économistes et inspire le continent.
Après avoir connu une forte dépréciation, la monnaie du Ghana affiche en 2025 l’une des performances les plus remarquables du monde. Un retournement qui intrigue les économistes et inspire le continent.

L’année 2025 marque un tournant majeur pour l’économie ghanéenne, portée par la performance inattendue de sa monnaie nationale, le Cedi. Après avoir entamé l’année aux alentours de 15 Cedis pour un dollar américain, la devise s’est appréciée de manière spectaculaire, atteignant environ 10,21 Cedis par dollar début juin. Soit une progression proche de 50 %, ou environ 43 % en valeur relative. Ce redressement place le Cedi au centre des débats, notamment parmi la diaspora africaine et les analystes du continent, curieux de comprendre les leviers de ce succès monétaire inattendu.

Certains observateurs n’hésitent pas à qualifier le Cedi de monnaie la plus performante au monde cette année. D’autres, plus nuancés, précisent qu’il s’agit de la meilleure performance africaine, juste derrière le rouble russe, qui occupe la première place mondiale. Le contraste est saisissant : en 2022, le Cedi affichait la pire performance mondiale. Comment expliquer une telle inversion de tendance ?

La réponse réside en grande partie dans une série de mesures monétaires rigoureuses initiées par la Banque du Ghana. La hausse du taux directeur à 28 % a permis de freiner la spéculation et de stabiliser le marché, tandis que le passage à un système d’enchères pour les ventes de devises a renforcé la transparence et l’efficacité du marché.

À ces mesures s’ajoute une forte hausse des exportations. L’or, pilier des revenus du pays, a vu ses recettes passer de 7,6 milliards de dollars en 2023 à 11,6 milliards en 2024, notamment grâce à une politique imposant les paiements en Cedis. Les exportations de pétrole et de biens non traditionnels ont également renforcé la balance commerciale, générant un excédent historique.

Autre levier majeur : la réussite de la restructuration de la dette, à la fois locale, bilatérale et sur les euro-obligations. Ces efforts ont ouvert la voie au déblocage de 3 milliards de dollars par le FMI, consolidant les réserves de change et la confiance des investisseurs internationaux.

Sur le plan macroéconomique, les indicateurs montrent des signes encourageants. L’inflation, bien que toujours élevée, a chuté à 21,2 % en avril. Les réformes fiscales, accompagnées d’une stabilité politique sous la présidence de John Dramani Mahama, ont renforcé la crédibilité économique du pays.

La trajectoire du Cedi en 2025 rappelle que la résilience africaine n’est pas un mythe, mais une réalité tangible lorsque les réformes sont cohérentes et soutenues. Certes, des défis demeurent : l’inflation reste au-dessus des objectifs de la Banque du Ghana, et la dette publique reste un point de vigilance. Mais l’exemple ghanéen montre qu’avec une coordination efficace entre institutions, ressources naturelles bien valorisées et soutien des partenaires internationaux, les économies africaines peuvent surprendre et inspirer. Le Ghana, à travers son Cedi, envoie un message clair : le continent a les moyens de reprendre la main sur son destin économique.

Sources : https://thefactwatch.com/2025/06/09/ghana-cedi-best-performing-currency-in-the-world/ https://www.dabafinance.com/en/news/ghanas-cedi-becomes-worlds-best-performing-currency-in-2025 https://thevoiceofafrica.com/2025/06/02/ghanas-cedi-becomes-worlds-best-performing-currency-in-2025/ https://businessday.ng/markets/article/why-ghana-cedi-is-africas-best-performing-currency-in-2025/

À découvrir aussi

Dakar, Abidjan, Johannesburg et Lomé se mobilisent massivement pour la campagne "Octobre Rose" 2025, avec des initiatives sportives, communautaires et médicales. Le message est clair : le dépistage précoce reste vital pour réduire les décès liés aux cancers féminins.
La Fondation Mastercard, dotée de plus de 53 milliards de dollars d’actifs, a choisi Sewit Ahderom comme prochaine Présidente-Directrice Générale. Sa nomination, effective au 1er janvier 2026, met l’accent sur le développement de solutions numériques et le renforcement des systèmes agroalimentaires pour l’emploi des jeunes africains.
Le Kenya a relancé l’enquête sur Collins Khalusha, présumé tueur, évadé de prison en août 2024. La découverte de 42 corps mutilés à Nairobi est désormais examinée dans le cadre des disparitions survenues lors des manifestations anti-gouvernementales de 2024.
Le Tchad a inauguré le 27 septembre 2025 la centrale photovoltaïque Noor Tchad de 50 MW, la première du pays et le plus grand projet énergétique de son histoire. Mais seuls 12 MW peuvent être injectés dans le réseau national en raison des limites des infrastructures électriques.
La crise diplomatique entre l’Algérie et le Mali s’est intensifiée fin septembre 2025 à l’Assemblée générale de l’ONU. Les deux pays ont échangé des accusations graves, révélant une dégradation profonde de leurs relations bilatérales.
L’ancien ministre chinois de l’Agriculture, Tang Renjian, a été condamné à la peine de mort avec sursis de deux ans pour avoir accepté plus de 38 millions de dollars de pots-de-vin entre 2007 et 2024. Cette décision s’inscrit dans la campagne anti-corruption menée par le président Xi Jinping, qui touche même ses anciens alliés.
L’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Nkosinathi Emmanuel Mthethwa, a été retrouvé mort au pied d’un hôtel parisien le 30 septembre 2025. Les autorités françaises ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de son décès.
Le Burkina Faso a lancé une enquête nationale de près de 2 milliards FCFA pour évaluer les conditions de vie des ménages. Cette opération met un accent particulier sur l’impact des crises sécuritaires et de la pauvreté sur les déplacés internes.
Au Gabon, le scrutin législatif et local du 27 septembre 2025 a été marqué par des tensions, des irrégularités et des incidents violents à Libreville et à l'intérieur du pays. Face à cette situation, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a convoqué dès son retour une réunion d’urgence pour évaluer les dysfonctionnements constatés.