Le procès de Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali (2014-2015), a été ouvert et clos le 29 septembre 2025 devant le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité à Bamako. Détenu depuis le 1er août, M. Mara, âgé de 50 ans, fait face à plusieurs accusations, dont « atteinte à la crédibilité de l’État », « opposition à l’autorité légitime », « incitation à troubler l’ordre public » et « diffusion de fausses informations ». Les poursuites font suite à un message publié sur le réseau social X le 4 juillet 2025. Dans ce post, l’ancien Premier ministre exprimait sa solidarité envers plusieurs personnalités détenues, qualifiées de « prisonniers d’opinion », dont Youssouf Bathily (Ras Bath) et Clément Dembélé. Il concluait par une note symbolique : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître ! »
Lors de l’audience, la défense a demandé une liberté provisoire, refusée par le juge. Moussa Mara est resté détenu à la prison de Koulikoro, située à 60 km de Bamako. Le parquet a requis 24 mois de prison ferme. L’agent judiciaire de l’État, partie civile, a également demandé le maintien en détention et le versement d’un franc symbolique. L’avocat de l’ex-Premier ministre, Me Mountaga Tall, a déclaré se remettre à la « sagesse de la cour ». Ce procès se déroule dans un contexte politique tendu, marqué par le renforcement du contrôle de la junte dirigée par le colonel-président Assimi Goïta, la dissolution de partis politiques et la prolongation du mandat présidentiel. Le jugement, très suivi par la communauté nationale et internationale, est prévu pour le 27 octobre 2025 et constituera un indicateur clé de l’état des libertés civiles au Mali.