Promulguée le 4 juillet 2025 par Donald Trump, la loi « One Big Beautiful Bill » imposera, dès janvier 2026, une taxe de 1 % sur les envois d’argent vers l’étranger effectués par les non-citoyens américains. Officiellement destinée à renforcer la sécurité des frontières, cette taxe s’ajoute aux frais déjà élevés des opérateurs de transfert, qui avoisinent 5 %. Pour les familles africaines, cela représente un coût supplémentaire difficile à absorber, dans un contexte économique souvent déjà fragile. Les seules exemptions concerneront les frais de scolarité, sur présentation de justificatifs.
Cette taxe pourrait générer jusqu’à 10 milliards de dollars par an pour les États-Unis, mais elle menace de réduire considérablement les transferts vers l’Afrique. En 2024, la diaspora africaine a envoyé 56 milliards de dollars vers le continent, dont 10 milliards depuis les États-Unis. Pour des pays comme le Nigeria, le Liberia, les Comores ou le Sénégal, ces fonds représentent une part importante du PIB et sont essentiels pour couvrir des besoins de base tels que la santé, l’alimentation ou l’éducation. Au sein des communautés africaines aux États-Unis, cette loi est perçue comme une mesure punitive, ciblant les migrants déjà précaires.
Elle pourrait également pousser les transferts vers des circuits informels, moins sûrs, et ralentir la bancarisation. Pourtant, peu de réactions ont été enregistrées de la part des États africains ou des organisations régionales. Face à cette nouvelle pression, l’Afrique doit accélérer le développement de solutions alternatives, notamment à travers des plateformes panafricaines de transfert à faible coût ou des outils monétaires numériques intégrés à la ZLECAf. Il en va de sa souveraineté financière et du lien vital entre sa diaspora et ses populations.