Chaque été, l’Algérie est confrontée à des incendies dévastateurs aux conséquences humaines, économiques et écologiques lourdes. En réponse, les autorités adoptent une approche musclée pour la saison 2025, avec comme mesure phare la réclusion criminelle à perpétuité pour toute personne reconnue coupable d’avoir volontairement allumé un feu. Une peine déjà prévue par la loi mais désormais appliquée avec une rigueur inédite, dans le cadre de la loi n° 23-21. Parallèlement, le pays investit dans un arsenal technologique de prévention. La Direction Générale des Forêts a mobilisé 544 véhicules d’intervention, 42 camions-citernes, 497 tours de guet et 120 centres de surveillance avancés.
À cela s’ajoutent 35 drones de surveillance déjà déployés, avec 80 autres attendus, permettant une alerte rapide et une meilleure couverture des zones sensibles. Cette stratégie s’appuie aussi sur une coordination nationale impliquant 13 ministères et plus de 1 700 commissions locales. Chaque acteur, public ou privé, joue son rôle : Sonelgaz nettoie sous les lignes électriques, la Société Nationale des Transports Ferroviaires (SNTF) débroussaille les abords ferroviaires, et les agriculteurs doivent labourer des tranchées pare-feu de 5 mètres.
Enfin, des campagnes de sensibilisation communautaires sont lancées avec la Protection Civile et la Gendarmerie, pour responsabiliser la population et limiter les comportements à risque. Face au dérèglement climatique, l’Algérie entend marquer une rupture avec l’impunité passée. En alliant répression, prévention et mobilisation collective, le pays affirme sa volonté de protéger durablement son patrimoine forestier. Une démarche qui pourrait inspirer d’autres nations confrontées aux mêmes défis.