Coca-Cola et Schweppes font face à une controverse croissante concernant la présence de microplastiques dans leurs bouteilles. Une étude récente menée par l’association Agir pour l’Environnement a révélé la présence de six types de plastiques différents dans des échantillons de leurs boissons, soulevant des inquiétudes quant à l’impact environnemental et sanitaire de ces contaminants.
Les résultats de l’enquête
L’enquête a été réalisée sur des bouteilles de Coca-Cola Original et de Schweppes Indian Tonic. Deux laboratoires ont analysé des échantillons après une, dix, puis vingt ouvertures, simulant ainsi une utilisation normale. Les résultats sont alarmants : après vingt ouvertures, jusqu’à 94 particules de microplastique ont été détectées dans un litre de Coca-Cola, tandis que 62 particules ont été trouvées dans un litre de Schweppes. Ces particules, dont la taille est inférieure à 5 mm, incluent des polymères tels que le polyéthylène (PE) et le polyéthylène téréphtalate (PET), mais également des plastiques non déclarés par les fabricants.
Impacts sur la santé et l’environnement
Les effets des microplastiques sur la santé humaine sont encore mal compris, mais des études suggèrent qu’ils pourraient être liés à des réactions allergiques, des dégradations cellulaires, et même à des risques accrus de cancer et de problèmes de reproduction. Stéphen Kerckhove, directeur général d’Agir pour l’Environnement, a souligné que « les consommateurs doivent être informés de l’instabilité moléculaire de la bouteille en plastique » et a exprimé des préoccupations concernant les effets potentiellement nocifs des nanoparticules, qui sont 1 000 fois plus petites que les microplastiques et peuvent facilement pénétrer dans les organismes vivants. L’association a également transmis ses résultats à la Direction générale de la santé et à l’ANSES, appelant à des recherches plus approfondies et à une réglementation stricte sur la présence de microplastiques dans les produits de consommation.
Réaction des entreprises
Face à ces révélations, Coca-Cola a affirmé qu’il « se portait garant de la sécurité de ses produits », arguant qu’il n’existe actuellement aucune preuve scientifique suggérant que l’ingestion de particules de plastique pose un risque pour la santé humaine. De même, le Syndicat des boissons sans alcool, qui inclut Schweppes, a déclaré qu’il n’existe pas de méthode normalisée pour tester les microplastiques de taille nanométrique et que le secteur suit de près l’évolution des connaissances scientifiques sur le sujet. Cependant, ces réponses n’ont pas apaisé les inquiétudes des consommateurs. L’association Agir pour l’Environnement a exprimé son indignation, soulignant qu’il est inacceptable que les consommateurs ingèrent des microplastiques sans en être informés. Elle milite pour un « zéro microplastique dans la chaîne alimentaire » et appelle à une transparence accrue sur les contenus des produits.
Un enjeu global
La problématique des microplastiques ne se limite pas aux boissons gazeuses. Des études précédentes ont montré que des microplastiques se retrouvaient dans une multitude de produits alimentaires, y compris l’eau potable, le lait, et les fruits de mer. Environ 78 % des bouteilles d’eau analysées par Agir pour l’Environnement contenaient également des microplastiques. Cette situation soulève des questions plus larges sur l’impact des plastiques sur l’environnement et la biodiversité. Coca-Cola, souvent critiqué pour son rôle dans la pollution plastique, a été désigné comme le plus grand générateur de déchets plastiques au monde, selon un rapport publié dans la revue Science Advances.
La découverte de microplastiques dans les boissons de Coca-Cola et Schweppes met en lumière une crise de santé publique potentielle et un défi environnemental majeur. Alors que les entreprises continuent de défendre la sécurité de leurs produits, la demande de transparence et de responsabilité croissante des consommateurs pourrait inciter à des changements significatifs dans l’industrie. La nécessité de recherches approfondies et de réglementations strictes sur les microplastiques est plus pressante que jamais pour protéger la santé publique et l’environnement.
Sources :I M R H
