Le président américain Donald Trump a décidé d’instaurer des surtaxes douanières à l’encontre de plusieurs pays, dont 21 nations africaines, dans le cadre d’une politique protectionniste renforcée. Initialement prévues pour le 1er août, ces mesures sont entrées en vigueur le 7 août. Elles instaurent des taxes variables allant de 15 % à 30 % selon les pays et les secteurs concernés. L’Afrique du Sud est la plus impactée par cette décision, avec une taxe de 30 % appliquée sur toutes ses exportations vers les États-Unis. Washington représente son deuxième partenaire commercial, après la Chine.
Face à cette situation, le président sud-africain Cyril Ramaphosa conduit des négociations intensives avec Washington pour atténuer ces charges. L’inquiétude est grande, notamment du côté des syndicats, qui redoutent la perte de quelque 100 000 emplois selon la banque centrale du pays. Celle-ci a d’ailleurs revu à la baisse les prévisions de croissance pour 2019, entre autres à cause des difficultés anticipées dans les secteurs agricoles et manufacturiers. D’autres pays africains sont aussi concernés : l’Algérie et la Libye subissent des surtaxes à hauteur de 30 %, la Tunisie 25 %, tandis que le Lesotho bénéficie d’une réduction de taux à 15 % après une forte pression américaine. Quinze autres nations, parmi lesquelles le Nigeria, le Cameroun, la RDC, la Côte d’Ivoire et le Ghana, voient leurs exportations taxées à 15 %.
Cette série de mesures traduit un durcissement des relations commerciales entre les États-Unis et plusieurs pays africains, notamment l’Afrique du Sud, dont la coopération a déjà été mise à rude épreuve par des tensions géopolitiques. Le président Trump a même laissé entendre qu’il pourrait ne pas participer au Sommet du G20 à Johannesburg en novembre, accentuant l’incertitude. Pour les économies africaines, cette nouvelle donne commerciale souligne la nécessité de renforcer l’intégration régionale et de diversifier les partenariats internationaux afin de limiter leur dépendance aux marchés traditionnels.