Du 23 au 25 septembre 2025, Dakar a accueilli un atelier préparatoire régional organisé par les Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA. L’événement a rassemblé des experts et négociateurs de la région afin d’harmoniser leurs positions en vue de la 30e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP30). Cette coordination vise à maximiser l’impact collectif de l’Afrique de l’Ouest lors des négociations internationales sur le climat.
Bien que l’Afrique contribue à moins de 4 % des émissions mondiales, elle est particulièrement exposée aux effets du changement climatique. La région ne reçoit actuellement qu’environ 3 % du financement climatique international, ce qui renforce l’urgence d’une voix commune. Selon Ababacar Guèye, directeur de cabinet du ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, il est crucial que les pays présentent « une position harmonisée, des textes techniques prêts et une feuille de route claire » pour défendre efficacement leurs intérêts à Belém.
Les négociateurs ouest-africains ont défini plusieurs priorités. Ils demandent la transparence et le respect de l’engagement international de 100 milliards de dollars par an, le doublement du financement de l’adaptation pour renforcer la résilience dans les zones les plus vulnérables, et l’opérationnalisation du Fonds pour les pertes et préjudices (Loss and Damage Fund) avec un accès équitable. Les pays devront également soumettre de nouvelles contributions déterminées nationales (NDC) pour limiter le réchauffement à 1,5 °C conformément à l’Accord de Paris.
L’atelier s’est appuyé sur les conclusions de la 62e session des organes subsidiaires (SB62) et sur la Stratégie Régionale Climat (SRC) de la CEDEAO, qui fixe des objectifs de trajectoire bas carbone et résiliente à l’horizon 2050. Les participants ont insisté sur l’importance des données scientifiques, des systèmes d’alerte précoce et de la cohérence régionale dans la préparation des négociateurs. La création d’un pavillon ouest-africain à la COP30 a été évoquée pour présenter les projets coordonnés de réduction des émissions et d’adaptation. L’Afrique de l’Ouest se prépare ainsi à peser sur la COP30 et à transformer les engagements internationaux en actions concrètes, renforçant la résilience climatique et l’impact collectif de la région dans les négociations mondiales.