Lancée officiellement le 11 septembre 2025, l’opération de vérification des statuts migratoires concerne tous les étrangers vivant et travaillant illégalement dans le pays. Le gouvernement, par la voix du porte-parole Paul Mselle, a annoncé des contrôles minutieux des passeports, visas et permis de travail. Les étrangers doivent se présenter aux bureaux d’immigration régionaux, et les employeurs sont appelés à coopérer sous peine de sanctions. Cette campagne fait suite à l’interdiction, en juillet, pour les étrangers d’exercer une quinzaine de petits métiers. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Selemani Jaffo, a précisé que l’objectif était de garantir que les ressortissants étrangers respectent les conditions de leurs permis.
La mesure soulève également des questions de sécurité, certains craignant des ingérences ou tensions à l’approche du scrutin du 29 octobre, où la présidente Samia Suluhu Hassan brigue un nouveau mandat. La Tanzanie n’est pas étrangère à ce type d’opérations. En avril 2025, plus de 7 000 étrangers avaient été arrêtés pour séjour ou activité illégale, près de 5 000 d’entre eux ayant été déportés. Des quartiers commerciaux comme Kariakoo à Dar es Salaam ont souvent été ciblés, notamment pour la présence de vendeurs chinois accusés d’occuper des emplois réservés aux locaux. Prévue jusqu’au 8 octobre, cette opération nationale illustre la volonté du gouvernement de faire respecter la législation migratoire tout en adressant un message fort sur la protection de l’emploi local. La manière dont elle sera perçue pourrait avoir des répercussions sur le climat politique, les relations avec les pays voisins et la gestion des flux migratoires en Afrique.