Signée le 28 juillet 2025 par le ministre du Commerce, la circulaire gouvernementale n°487A interdit aux non-citoyens d’opérer dans divers secteurs comme le commerce de détail, les services de transfert mobile, la réparation électronique, les salons de coiffure, les services de guides touristiques ou encore certaines activités minières. Les autorités ont reçu l’ordre de ne plus délivrer de licences à des étrangers dans ces domaines. Les contrevenants risquent jusqu’à 10 millions de shillings tanzaniens d’amende (environ 1,6 million FCFA), six mois de prison, voire l’expulsion. Un délai est toutefois prévu pour les étrangers déjà en activité.
Mais cette politique, jugée protectionniste, entre en contradiction avec le Protocole du Marché Commun de la CAE, qui garantit la libre circulation des personnes et des services entre États membres. Elle menace aussi les relations commerciales florissantes, notamment avec le Kenya, et pourrait déclencher des mesures de rétorsion. Plusieurs arrestations et expulsions récentes de citoyens kényans ont déjà suscité l’inquiétude des défenseurs des droits humains.
En restreignant l’accès aux PME, la Tanzanie compromet également l’intégration continentale promue par la ZLECAf. Si protéger l’économie nationale est un objectif légitime, ce repli pourrait freiner l’innovation, la coopération régionale et les investissements. L’Afrique de l’Est, comme le continent tout entier, devra trouver un juste équilibre entre souveraineté économique et intégration régionale.