Depuis longtemps, les jouets distribués dans la région restent dominés par des poupées à l’apparence européenne. Face à cette réalité, plusieurs marques locales lancent des gammes de poupées aux traits africains, coiffures et vêtements traditionnels. La marque YIWU, par exemple, intègre des inscriptions en wolof sur ses produits pour mieux ancrer ces jouets dans le patrimoine sénégalais. De son côté, Racky DAFFE, fondatrice de la marque ALYFA, propose non seulement des poupées noires, mais aussi des figurines de lutteurs traditionnels et des poupées albinos, dans une volonté d’inclusivité et de représentation complète.

Ce changement dépasse l’aspect esthétique : il s’agit d’un outil d’éducation à l’amour de soi. Comme le montre un reportage de VOA Afrique du 7 janvier 2025, certains enfants ont d’abord du mal à s’identifier à ces poupées, comme en témoigne Yaye DIOP, mère d’une fillette qui refusait une poupée noire en la jugeant « pas une princesse ». Cependant, quand ils s’y habituent, les enfants reconnaissent dans ces jouets des traits familiers, renforçant ainsi leur sentiment d’appartenance.

Malgré cet engouement, le secteur fait face à des défis logistiques et financiers. Fatimetou DIOP, PDG de KIDZ PALACE, souligne les difficultés d’approvisionnement et de financement qui freinent la production locale. Le succès durable de cette démarche dépendra donc aussi de la structuration d’un marché stable. Néanmoins, cette adoption progressive des poupées noires est considérée comme un pas important vers une meilleure reconnaissance de la culture africaine dès l’enfance. Elle témoigne d’une volonté collective de valoriser l’identité sénégalaise et, plus largement, africaine.