Aujourd'hui

09/08/2025   

PUB

PUB

La raffinerie Dangote face à un paradoxe : achats massifs de brut américain et tensions locales

La raffinerie Dangote face à un paradoxe : achats massifs de brut américain et tensions locales

Alors qu’elle devait symboliser la souveraineté énergétique du Nigéria, la méga-raffinerie d’Aliko Dangote multiplie les cargaisons de brut… venu des États-Unis ! Ce virage stratégique lève le voile sur les blocages internes qui freinent l’approvisionnement local et redessine déjà la carte pétrolière africaine.
Alors qu’elle devait symboliser la souveraineté énergétique du Nigéria, la méga-raffinerie d’Aliko Dangote multiplie les cargaisons de brut… venu des États-Unis ! Ce virage stratégique lève le voile sur les blocages internes qui freinent l’approvisionnement local et redessine déjà la carte pétrolière africaine.

La raffinerie de Lekki, avec une capacité annoncée de 650 000 barils par jour, est le fruit d’un investissement de 20 milliards de dollars (environ 11 397 milliards FCFA). Depuis son lancement partiel en mars 2024, elle ambitionne de réduire la dépendance de l’Afrique aux importations de carburants raffinés. En mai 2025, elle atteignait 80 % de sa capacité et vise 85 % en octobre. Pourtant, malgré cette montée en puissance, elle dépend de plus en plus du brut étranger.

En juillet, elle prévoit d’importer au moins 5 millions de barils de pétrole américain West Texas Intermediate (WTI), soit environ 161 000 barils par jour, après un pic de 300 000 barils par jour en juin. Elle s’approvisionne également en Angola, en Guinée équatoriale, en Algérie et au Brésil. Ce paradoxe est d’autant plus frappant que le Nigéria, première puissance pétrolière d’Afrique, devrait pouvoir alimenter ce projet national.

Mais la réalité est plus complexe. Edwin Devakumar, un dirigeant du groupe Dangote, résume la situation : « Nous ne pouvons prendre que ce que le Nigéria nous alloue ; le reste doit être importé. » En cause : les tensions avec la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC), la compagnie publique, qui peine à fournir du brut de manière régulière. Depuis mars, les deux parties négocient un système d’approvisionnement reposant sur des paiements en nairas, jugé peu incitatif par Dangote.

Cette impasse ouvre la porte aux négociants internationaux. Pour les livraisons de juillet, des contrats ont été remportés par Vitol, la société azerbaïdjanaise Socar et Glencore. La raffinerie nigériane apparaît comme un débouché providentiel pour les excédents américains, notamment face à une demande asiatique moins dynamique. En avril déjà, un précédent record avait été atteint avec 173 000 barils par jour de WTI livrés à Lekki.

Malgré ces difficultés, la raffinerie commence à bouleverser l’équilibre énergétique africain. Grâce à ses premières livraisons d’essence et de diesel, le Nigéria a perdu sa place de premier importateur de carburant du continent, désormais occupée par l’Afrique du Sud. Ce basculement marque un tournant, mais il reste fragile.

Le succès à long terme de la raffinerie Dangote dépendra de sa capacité à garantir un approvisionnement local stable. Sans cela, le rêve d’une souveraineté énergétique portée par ce projet pourrait être compromis par les incertitudes du marché mondial et les dysfonctionnements du secteur pétrolier nigérian. L’avenir énergétique du Nigéria et dans une certaine mesure celui de l’Afrique se joue aussi dans cette bataille d’approvisionnement.

Sources : https://www.reuters.com/business/energy/nigerias-dangote-refinery-continues-wti-buying-spree-july-2025-05-30/?utm_source=chatgpt.com https://www.sikafinance.com/marches/amp/nigeria-dangote-relance-ses-achats-de-brut-americain-revelant-les-tensions-du-marche-local-de-lor-noir_52979

À découvrir aussi

Le président Umaro Sissoco Embaló a officialisé, le 8 août 2025, sa candidature à la présidentielle de novembre prochain en Guinée-Bissau. Surprise majeure : il se présentera sous la bannière d’un mouvement indépendant, rompant avec son parti, le Mouvement pour l’alternance démocratique (Madem G15), et affirmant vouloir dépasser les clivages partisans.
L’astronaute américain Jim Lovell, commandant de la célèbre mission Apollo 13, est décédé à l’âge de 97 ans. Figure emblématique de l’exploration spatiale, il est resté dans l’histoire pour avoir transformé une catastrophe imminente en un retour triomphal sur Terre, incarnant sang-froid et courage.
À la veille du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance, le Président Alassane Ouattara a annoncé une série de mesures sociales majeures visant à améliorer le pouvoir d’achat des Ivoiriens. Parmi elles, une revalorisation inédite des primes de fin d’année pour les fonctionnaires et retraités, symbole d’un partage accru des fruits de la croissance économique.
Une étude menée par le Malaria Atlas Project (MAP) et le Boston Consulting Group (BCG) alerte sur l’impact du changement climatique sur la lutte contre le paludisme en Afrique. Les projections prévoient plus de 550 000 décès supplémentaires liés à la maladie entre 2030 et 2049 si rien n’est fait.
Une tragédie aérienne a frappé le Ghana, coûtant la vie à huit personnes, dont deux ministres, plongeant le pays dans le deuil. Face à cette épreuve, la Banque Africaine de Développement, par la voix de son Président, a exprimé une compassion sincère, rappelant l’importance de l’unité et du soutien mutuel sur le continent.
L’Organisation nationale des entrepreneurs (O.N.E) a lancé « Future Boss », un programme inédit destiné aux collégiens et lycéens tunisiens pour les initier à l’entrepreneuriat. Cette initiative vise à préparer une génération capable de relever les défis économiques futurs, offrant un modèle inspirant pour l’ensemble du continent africain.
Dans le centre de la Somalie, un programme éducatif inédit initie les jeunes élèves à l’intelligence émotionnelle. Objectif : mieux comprendre les sentiments, favoriser l’empathie et prévenir les comportements violents dès le plus jeune âge.
Dans une lettre adressée à François Bayrou, Emmanuel Macron appelle à un durcissement de la politique vis-à-vis de l’Algérie. La suspension de l’accord de 2013 sur les visas officiels marque un tournant dans les relations entre Paris et Alger.
Adoptée le 6 août, la révision de la loi de Finances 2025 au Mali affiche une augmentation des recettes et des dépenses, tout en réduisant le déficit budgétaire de plus de 40 milliards de francs CFA. Une tentative d’équilibre dans un contexte sécuritaire et social complexe.
Le gouvernement soudanais affirme que les Émirats Arabes Unis soutiennent militairement les Forces de Soutien Rapide (RSF) via l’envoi de mercenaires étrangers. Une accusation renforcée, selon Khartoum, par l’abattage d’un avion émirati transportant des combattants présumés. Abu Dhabi dément formellement toute implication.